Tous les jours des articles paraissent dans divers médias étrangers sur les nombreux emplois au Québec. On y parle souvent d’expériences positives, laissant miroiter des possibilités extraordinaires…
Une distinction est cependant à faire. Il faut bien différencier l’immigrant (arrivé sans emploi) et les missions de recrutement à l’étranger. Deux réalités bien différentes que l’on confond souvent et qui changent la perspective.
Abordons aujourd’hui la situation des immigrants qui arrivent sans être sollicités, en sachant qu’ils représentent aujourd’hui 13,2 % de l’ensemble de la population active québécoise.
Le marché de l’emploi au Québec apparaît donc favorable. Taux de chômage de 7.4% (7 au Canada, 4.7% à Québec), secteur d’activité dynamique dans le milieu de la haute technologie, marché de l’emploi déficitaire cette année (plus de départ à la retraite que de finissants). Par exemple, en Chaudières Appalaches, il va y voir plus de 40 000 postes disponibles dans les 4 prochaines années. Il va donc falloir faire appel à une main d’œuvre extérieure.
Le Québec accueille actuellement plus de 50 000 immigrants par année. Les cinq principaux pays de provenance des nouveaux arrivants (2007 à 2011) sont le Maroc (8,8 %), l’Algérie (8,4 %), la France (7,4 %), la Chine (6,5 %) et Haïti (5,6 %). Le taux de chômage était de 19,5 % chez les nouvellement arrivés.
Triste constat sur le terrain, les candidats immigrants se font encore et toujours poser la question à propos de leur expérience québécoise. De grâce amis recruteurs ne faites pas venir un candidat sans expérience en entrevue (ce qui est évident sur un CV ou en entrevue téléphonique), pour le lui reprocher de visu. C’est une situation très (trop) fréquente qui décourage et de surcroît enlève une certaine crédibilité au processus de sélection.
Du même coup, les conseillers en emploi dans les organismes d’aide à la recherche aux immigrants ne sont pas toujours sensibilisés à la réalité des entreprises. On s’arrête trop souvent à ne faire que quelques modifications dans leur CV. L’accompagnement est la plupart du temps collectif. Par contre, belle initiative du CRE de Montréal avec Mentorat Montréal, qui jumelle des immigrants à des mentors pour les aider de façon individuelle dans leur recherche d’emploi. Cet accompagnement dure minimum 6 mois et favorise plusieurs rencontres au gré des attentes de l’immigrant. Il permet donc un échange privilégié et un partage du réseau. Les résultats sont significatifs.
Il est donc nécessaire de travailler sur une meilleure coordination entre les compétences des immigrants et les offres d’emploi. En commençant peut-être par arrêter les images d’Épinal et les clichés. Plus capable de lire sur nos coutumes de manger une poutine à l’érable sous 3 mètres de neige à moins 30 sur une motoneige accueillante…
A suivre: Les missions de recrutement à l’étranger immigration
Source: Immigration et communauté culturelles – Québec: Les immigrants et le marché du travail québécois en 2011
A lire aussi: Sans expérience québécoise, que faire ? par Cybèle Rioux