Votre meilleur ami(e) : « As-tu vu la nouvelle petite compagnie qui embauche présentement? Toi qui cherche un emploi stimulant après avoir travaillé pendant 5 ans à la banque… En plus, ils ont l’air vraiment cool avec leur bières du vendredi, leurs ‘bean bags’ et leurs chiens qui se promènent au bureau! C’est tout nouveau comme compagnie techno, ils sont 20 employés! »
Vous : « Mais j’ai jamais travaillé pour une startup. Ça semble risqué… Et en plus, ils ne m’offriraient surement pas un salaire intéressant.»
Mais qui a raison?
Voici en bref les ‘pour’ et les ‘contre’ d’évoluer dans une startup. L’article s’adresse à ceux dont l’expérience se résume à la moyenne ou la grande entreprise et qui évaluent la possibilité de se joindre à une startup. On vous donne du même coup des trucs pour vos entrevues ;)
Pour
- Dans une startup, votre travail prendra toute sa signification. Vous réaliserez des projets de A à Z. Vous verrez l’impact de vos actions dans les 24 heures suivantes. La startup est un véritable laboratoire pour tous les corps de métier qui la composent.
- Ce milieu de travail est créatif et démontre une haute tolérance aux risques et aux nouvelles idées. Vous pourrez y mettre en branle vos projets innovateurs.
- Plusieurs de ces startups doivent rapidement se démarquer et se créer un avantage distinctif. Cet avantage passe souvent par la technologie. Si vous êtes moindrement ‘geek’, vous serez bien servi(e)!
- L’environnement de travail dans une startup est particulièrement rapide et dynamique. Si vous êtes friand d’adrénaline et vous savez vous adapter rapidement au changement, vous y trouverez votre compte. Si vous doutez sur ce point ou si vous gérez mal votre stress, ce job n’est pas pour vous.
- On pense souvent à défaut que les startups offrent des salaires sous la moyenne. En fait, comme elles ne possèdent généralement pas d’échelle salariale, elles démontrent une plus grande flexibilité à la négociation salariale. N’oubliez pas : durant votre négociation salariale, restez factuel (votre valeur sur le marché, votre expérience, votre historique salarial, vos offres concurrentes) et faites vos recherches.
Contre
- Dans une startup, un même individu doit assurer plusieurs (parfois trop) de responsabilités. À ce sujet, j’interviewais récemment un cadre qui évolue en startup de jeux vidéo et qui veut en sortir. Celui-ci tentait de m’expliquer comme il arrivait à ‘jongler’ seul avec la gestion financière de l’entreprise, la recherche de nouveaux clients, la gestion des RH et la gestion de la production des jeux vidéo. De toute évidence, son rôle semble pratiquement impossible à assumer. Portez une attention particulière à la description de poste et demandez en entrevue s’il y a d’autres responsabilités qui ne sont pas mentionnées.
- Finie l’époque du 9 à 5! Dans une startup, vous devrez généralement faire beaucoup d’heures, sans nécessairement les compter. En outre, vous devrez parfois prévoir de travailler du bureau le soir et la fin de semaine pour finir un projet. Votre horaire personnel vous permet-il une telle flexibilité? Vous remarquerez que la majorité des employés dans les startups sont particulièrement jeunes, sans enfant et que leur résidence est à proximité du bureau… Méfiez-vous des annonces de startup qui se targuent d’avoir un horaire de 35 heures/semaine.
- Dans une startup, il y a généralement peu de gestionnaires et les décisions se prennent généralement par les mêmes 2 ou 3 personnes. Il faut donc s’assurer d’adhérer à la vision de ces personnes-clés. Idéalement, ces personnes sont présentes à votre entrevue et vous pouvez leur poser des questions sur leur vision de l’organisation et sur leur style de gestion. Allez-y, ne soyez pas gênés de poser vos questions!
- Les avantages sociaux sont généralement moins intéressants. Dites adieu au fonds de pension et aux assurances payées entièrement par l’employeur. Vos primes d’assurance vous coûteront plus cher et dans certains cas, vous devrez contribuer seul à votre REER.
Autres conseils pour votre prochaine entrevue avec une startup :
- Il pourrait arriver qu’on vous offre des actions (ou des options d’achat d’actions) en contrepartie d’un salaire moindre. Ne vous méprenez pas; ces ‘avantages’ ne valent rien à court terme tant que la santé financière de la compagnie n’est pas assurée. Comme quelqu’un de très sage m’a déjà dit : ‘tu ne planifies pas ton épicerie avec tes actions et tes bonus’!
- Renseignez-vous toujours sur la réputation de la compagnie avant d’aller en entrevue. Plusieurs outils sont à votre disposition pour y arriver. D’abord, regardez du côté de ratemyemployer.ca et de glassdoor.com. Ensuite, regardez dans vos contacts LinkedIn. Peut-être connaissez-vous des gens qui travaillent (ou qui ont travaillé) pour cette compagnie. Finalement, trouvez des contacts dans la même industrie qui pourront vous parler de la réputation de cet employeur.
- Après la (ou les) entrevue, demandez-vous si vous investiriez votre argent dans cette startup. Après tout, vous allez y investir beaucoup de temps et d’énergie.
Au final, passer de la grande entreprise à la petite entreprise startup comporte plusieurs bénéfices, mais aussi un certain lot de risques qu’il faut prendre le temps d’évaluer.
Wow! Très bon article, bien écrit et efficace. Merci pour ces conseils. Je pense même l’utiliser sur ma page Facebook d’entreprise :)
Merci Cynthia. Allez-y, partager!
Article très bien rédigé qui reflète bien la réalité des startups dans tous les domaines. Aillant fait le bon moi même au delà de 8ans d’une grand boites a une startup, je trouverais cela dure de retourne de nouveau dans une corporation. Ceci dis, quand on y prend le gout cela devient dure dure de perdre l’envie de quitter ce type environnement.
Merci Igor pour le commentaire. Je crois qu’on a nécessairement un ‘fit’ naturel avec l’une ou l’autre des structures. Dans certains cas, l’essayer c’est l’adopter!
Très intéressant.
J’ajouterais, les start ups sont généralement moins structuré et hierarchisé. Cela permet souvent une communication plus directe (et souvent, plus efficace) entre les départements et les niveau hierarchiques quand il y en a. Cela aussi permet aussi à une personne de pouvoir se faire sa place sans être entravé par la structure en place.
Par contre, avec le manque de structure peut aussi inclure un manque d’encadrement et de soutien des paires. On devient rapidement l’expert dans sont domaine au sein de l’entreprise et le dévelopement son expertise doit se faire par soi-même. Ceci est surtout vrai dans les plus petite start up.
Alors il peut être intéressant de voir si les formations de tout genre sont remboursé par la compagnie.
Je suis d’accord, Julien. Rares sont les startups qui comptent sur des éléments propres aux grandes entreprises et à leur gestion des ressources humaines: cheminement de carrière, plan de formation, gestion de performance, etc. Il faut effectivement prendre cet aspect sur soi la plupart du temps!
Bel article Maxime! Cela dresse un bon portrait et c’est bien concis.
J’ajouterai que dans une startup les gens doivent être prêt à naviguer dans le flou et que la mise en place d’une structure et de procédures sont des défis continuels. Ce qui comporte plusieurs avantages comme l’autonomie et la place pour l’intrapreneurship. En contrepartie, les gens qui aiment travailler dans un environnement avec des règles précises, seront moins à l’aise!
Je pense que c’est la différence fondamentale entre la startup et la PME: la naissance d’une structure. L’absence de structure amène nécessairement beaucoup d’ambiguïté au travail; tu as raison. Ce n’est pas fait pour tout le monde!
Je suis d’accord pour les points positifs, surtout pour ce qui touche la créativité et l’innovation. Aussi, j’ai bien aimé tes conseils, et j’appuie ton argument d’effectuer des recherches sur la réputation de la compagnie.
Pour toi Maxime, quel est le nombre moyen d’employés dans une start-up ? Car après 50 employés, on commence à voir moins d’overtime, plus de conciliation entre la vie personnelle et le travail puis davantage de structure.
Qu’en penses-tu ?
Bonjour Marianne, merci pour ton commentaire!
Il n’y a pas de définition précise quant au nombre d’employés dans une startup. Certaines startups ‘décollent’ plus rapidement que d’autres et atteignent rapidement 50 employés et plus.
Je crois qu’il faut parler de startup avant tout comme une entreprise ‘naissante’, qui compte sur moins de 2 ans d’existence. Lorsque la compagnie entre dans sa phase de maturité, je suis tout à fait d’accord pour dire que l’overtime diminue et la conciliation travail-famille s’améliore.
100% en acccord avec les pour et contres de cet article. Pour ma part, j’ai fait le saut de la grande inatitution financiere au startup il y a un peu plus d’un an et, je ne l’ai jamais regrette!
Merci Geneviève pour ton commentaire. Content d’apprendre que tu as fait le bon choix.
Bon texte !
J’ai remarqué que les gens qui ont travaillé longtemps dans de grandes entreprises s’adaptent rarement aux PME (et encore moins aux startups), tandis que ceux qui ont travaillé en petite entreprise se débrouillent bien en grande entreprise – même s’ils n’aiment pas toujours ça.
Un autre avantage est le sentiment d’appartenance souvent plus fort dans ces petites équipes.
Merci Cybèle pour cet ajout. Ton expérience en consultation ajoute beaucoup de validité à ton propos. Prenez note, chers lecteurs ;)