Qu’est-ce qu’une « bonne place pour travailler »? Eh bien, ça dépend des goûts de chacun, bien sûr ! En revanche, il y a quand même des signes auxquels vous devriez porter attention pour éviter de tomber sur un navet.
La description de poste
S’il existe une description de poste, portez attention aux éléments suivants :
- Depuis combien de temps est-elle en ligne ? S’il s’agit d’un secteur où il n’existe pas de pénurie de main-d’oeuvre et que le poste est ouvert depuis des mois… C’est louche! À l’opposé, pour des secteurs en pénurie, rien d’étonnant à ce que la description soit en ligne depuis plusieurs semaines.
- La section avantages révèle tellement de choses : l’entreprise s’y vante d’offrir le café gratuit et … rien d’autre? Prudence! N’ont-ils pas autre chose de plus pertinent à offrir?
- La description de poste présente toutes les tâches et les responsabilités possibles reliées de près ou de loin au métier en question? De deux choses l’une : soit ils ne savent pas vraiment ce qu’ils cherchent, soit ils ne sont pas réalistes. Dans les deux cas, ce n’est pas bon signe.
Dans certains secteurs, il y a très peu de postes disponibles. Dans ce scénario, vous ne vous arrêtez pas à un affichage de poste qui n’est pas parfait. Soit. Faites plutôt quelques recherches sur l’entreprise elle-même!
La réputation de l’entreprise
Si possible, questionnez des personnes qui travaillent actuellement dans la compagnie ou qui y ont travaillé récemment. Il existe également des sites web qui recueillent les commentaires des employés sur leurs employeurs. Pour plus d’info à ce sujet, consultez notre billet dédié à la réputation de l’employeur.
Un conseil : regardez bien les dates des références sur les commentaires que vous trouverez sur le web. Pour deux raisons :
- Trop de références positives en dedans d’une semaine? Ça ne semble pas très spontané, si vous voyez ce que je veux dire…
- Des références négatives datant d’il y a deux ans ? N’oubliez pas que les entreprises (tout comme les personnes qui les composent) évoluent.
Une équipe instable
La question du taux de roulement, vaste sujet.
Comme le disait ma professeure de mathématiques: « il faut comparer des pommes avec des pommes ». Un taux de roulement qui semble élevé dans un secteur d’activité peut être tout à fait normal dans un autre secteur. Rien n’est simple, sinon ce ne serait pas drôle.
L’entreprise existe depuis plus de dix ans mais personne n’a plus de deux ans d’ancienneté ? Rendu là, vous pouvez vous poser des questions.
Soyons fous, postulons !
Malgré une description de poste irréaliste, une mauvaise réputation portée par une équipe renouvelée à tous les six mois, vous avez quand même postulé et… surprise : on vous appelle pour une entrevue téléphonique! Yéééé!
Vous êtes content, alors je suis contente pour vous. Vous allez vous vendre pour décrocher une entrevue en personne, et ultimement un travail. Portez une attention particulière aux signes que vous aviez identifiés, sinon la lune de miel pourrait être de courte durée.
Le ton de voix
Au téléphone, demandez-vous si votre interlocuteur paraît :
- Énergique ou apathique?
- Positif ou négatif?
- Tellement positif qu’il en devient intense?
- Tellement négatif que vous vous demandez ce qu’il fait là?
- Transparent ou bonimenteur?
- Épanoui ou stressé par son travail?
Difficile à dire avec certitude au téléphone, c’est certain, mais posez-vous quand même la question, quitte à rajuster votre première impression après avoir passé l’entrevue. Vous verrez à la longue que votre « gut feeling » est souvent juste.
Des mots creux
Ils veulent tout et rien à la fois. Ils ne savent pas vraiment ce qu’ils veulent. Vous l’aviez déjà repéré dans la description de poste mais là, c’est évident.
On vous dit que l’on croit en vous et que vous serez Ninja-développeur-intégrateur-architecte-testeur-chef-de-projet-et-même-un-peu-de-design-graphique-et-de-UX, alors que vous êtes un développeur junior? Un « sky is the limit » est même mentionné durant l’entrevue?
Que me dites-vous? Vous pensez que c’est faisable et que vous avez la motivation nécessaire ? Cela vous attire car vous y voyez l’occasion de gérer une équipe vers un objectif et porter plusieurs chapeaux à la fois?
Vous décrochez une entrevue dans leurs bureaux! C’est SUPER. Les mauvaises langues diront que vous étiez le seul candidat assez téméraire (fou?) … Mais vous êtes content, vous ne les écoutez pas.
L’attitude de l’équipe
Dès que vous mettez les pieds dans l’entreprise, ouvrez les yeux :
- Le réceptionniste a-t-il l’air à l’aise ou est-ce qu’il sourit simplement parce que c’est son job?
- Les gens qui passent dans les couloirs ont-ils l’air de vouloir être ici?
- Regardent-ils à terre ou devant eux?
- Sont-ils courbés et repliés sur eux-mêmes ou bien ouverts et droits?
Le big boss passe par là. Quelle chance!
- Les employés, ont-ils l’air crispés et craintifs ou relativement détendus face à leur employeur ?
- Comment s’adresse-t-il à ses employés ?
- D’abord, est-ce qu’il les salue quand il les croise ?
- Est-ce qu’il emploie un ton respectueux quand il leur parle ?
- Est-ce qu’il les réprimande dans un couloir devant le monde ?
Au final, avez-vous envie de travailler avec ces gens ?
Des questions pas rapport
Toutes les personnes que vous avez croisées avaient l’air de vouloir être ailleurs. Vous n’avez pas osé partir en courant… vous voici maintenant dans la salle d’entrevue.
Tout à coup, on vous pose une question indiscrète, voire carrément bizzare. Du style : « Si vous étiez un animal, lequel seriez-vous? » Vous ne comprenez pas pourquoi ni comment répondre… Moi non plus d’ailleurs.
Une honnêteté brutale
Votre interlocuteur profite d’être seul avec vous pour vous mettre en garde. Il vous souhaite de trouver un emploi ailleurs. Bien sûr, il le dira de façon (plus ou moins) détournée. Petit florilège :
- « C’est un tremplin pour intégrer une vraie entreprise, c’est ce que je souhaite aux employés. »
- « Je ne vois pas mes enfants grandir, je passe tout mon temps à travailler, c’est exigeant. »
- « Pourquoi j’aime travailler ici ? Euh… parlez-moi plutôt de vous. »
La critique facile
Autre possibilité : votre interlocuteur parle en mal de son équipe (ancienne ou actuelle). En gros, ils ne sont pas compétents et c’est pour ça qu’un nouveau poste s’est ouvert.
Hum hum! Nous pouvons légitimement nous demander quelle est la responsabilité de l’employeur qui se plaint d’avoir une équipe de bras cassés…
Bien sûr, il arrive parfois qu’une personne ne fasse pas le travail et qu’il faille la remplacer. Mais jamais on ne ternit la réputation d’un ancien employé devant une tierce personne. Jamais.
Le salaire (ou plutôt ce qu’il en reste)
- « Vous devrez travailler avec votre laptop personnel ».
- « Là, j’ai rendez-vous à la banque, on parlera salaire plus tard. Y’a pas que l’argent dans la vie! »
- « Pour commencer, vous ferez des factures de travailleur indépendant mais on se met d’accord que vous ne facturerez pas plus de 6 heures par jour. Hein ? Oui, oui, vous travaillerez le double mais on vous offre l’opportunité d’occuper un poste senior alors que vous venez de graduer, c’est nous qui prenons un risque. »
- « Vous êtes content, j’espère? »
… Mais que faites-vous encore là ? Dites « merci mais, non merci » et … Fuyez !
Bonsoir j ai grandement apprécié votre article, j aurais bien fait de le lire… il y a 12 ans…L’ espoir, vous connaissez?, je travaille pour une grosse boîte québécoise verte, qui se vante de tout et …de tout, toujours faire plus avec moins, pas mal tous les signes y étaient sauf de réputation je ne connaissait personne qui travaillait la alors je me fiais a ce que j avais pu trouver sur le net a leur sujet……. vous devriez l envoyer à tous les centres de formation AEC , diplômés, … A REMETTRE AUX ÉTUDIANTS lors de leur fin de parcours d études. Je garderai en tête cet article dans ma nouvelle quête. Bonne soirée et un gros merci en espérant que BEAUCOUP de personnes consulte votre article avant de rechercher leur prochain chez soi! Je ne souhaite pas de sollicitation, je voulais simplement vous féliciter et vous remercier