Vous avez reçu un courriel d’invitation pour une entrevue vidéo automatisée? Voici ce à quoi vous attendre…
J’ai posé quelques questions à mon amie Manon Boudreau à propos d’une méthode de sélection de plus en plus utilisée par les employeurs : l’entrevue vidéo automatisée.
Manon a chapeauté l’introduction de la solution d’entrevue vidéo Sonru au Québec et poursuit son déploiement à titre de consultante. L’entreprise Sonru est l’une des deux (2) principales prestataires d’entrevues vidéo actives sur le marché québécois à l’heure actuelle, en compagnie de HireVue.
Le phénomène est relativement nouveau donc je voulais parler à quelqu’un qui s’y connaît vraiment sur le sujet.
Voici l’extrait de notre entretien!
MD : Pour ceux qui ne l’ont jamais fait, comment fonctionne le processus d’entrevue vidéo automatisée pour le chercheur d’emploi? (ex. prise de rendez-vous, temps pour répondre, qui pose les questions, etc.)
MB : Sur la plateforme, l’employeur saisit les questions qui composeront l’entrevue vidéo, le temps alloué pour lire et répondre à chaque question, ainsi que la date limite pour recevoir les réponses du candidat. Un courriel est ensuite envoyé à chaque candidat sélectionné, avec le lien vers la plateforme.
Lorsque le candidat accède à la plateforme, des instructions et un court essai vidéo lui permettent de se préparer. Il peut, au besoin, modifier la langue d’utilisation de la plateforme pour améliorer sa compréhension du processus, puis répondre aux questions dans la langue de prédilection de l’employeur, un avantage non-négligeable pour les candidats internationaux. Et typiquement, un employeur peut rejoindre plusieurs candidats avec une seule entrevue vidéo.
Un des grands bénéfices de l’entrevue vidéo est alors qu’aucune prise de rendez-vous n’est requise autant de la part du recruteur que du candidat. Le candidat pourra compléter son entrevue quand bon lui semble et sur l’appareil de son choix (PC, Portable, iPhone, Android… adaptable à plus de 3 000 appareils selon les plateformes). Les candidats se connectent pour lire les questions et enregistrer leurs réponses sans nécessité d’être en ligne en même temps que le recruteur. Il n’y a aucune interaction directe entre le candidat et le recruteur, le processus étant asynchrone.
Normalement, selon les plateformes, les questions ne sont pas connues d’avance et doivent être répondues l’une après l’autre.
Les entrevues vidéo durent normalement entre 15 et 20 minutes et comprennent en moyenne 5-7 questions. Le but de l’intégration de l’entrevue vidéo au processus de recrutement est de réduire de façon significative le temps et les coûts associés a la phase de présélection des candidats .
Les plateformes étant normalement très conviviales, elles offrent aux chercheurs d’emploi une très grande flexibilité lorsque ceux-ci occupent déjà un emploi ou ont des horaires de travail atypiques ou même éloignés géographiquement. L’opportunité de compléter une entrevue quand bon lui semble assure une expérience-candidat très positive.
Selon des études récentes, il en ressort qu’un grand pourcentage des candidats vont compléter les entrevues durant le weekend et en dehors des heures de bureau. Et suite à cette expérience, plus de 90% des candidats préféreraient dorénavant une entrevue vidéo à une entrevue de présélection téléphonique traditionnelle.
MD : D’après ton expérience, quelles sont les questions les plus souvent posées par les employeurs?
MB : Les questions d’entrevues vidéo ne sont pas très différentes des questions posées par les recruteurs lors des entrevues téléphoniques ou Skype.
MD : J’ai entendu dire que les entrevues vidéo automatisée sont presque toujours en anglais pour tester la langue seconde du candidat, est-ce vrai?
MB : Les questions, selon les plateformes disponibles, sont soit en anglais ou en français. Il faut éliminer les fausses perceptions que les questions sont seulement en anglais bien que certaines plateformes sont unilingues anglaises, ou au mieux bilingues (anglais-français) ce qui réduit de beaucoup la flexibilité de l’outil de recrutement pour les employeurs qui choisissent ces plateformes et peut avoir un impact négatif sur l’expérience candidat.
Certaines plateformes offrent la flexibilité aux candidats de modifier la langue d’utilisation de la plateforme pour améliorer sa compréhension du processus puis répondre aux questions, et ce dans un environnement multilingues. Ce qui est non-négligeable alors que le marché de l’emploi est très diversifié culturellement.
La langue des questions est définie par le recruteur. Ce processus est adaptable selon les plateformes disponible en ce moment. Et permet de poser des questions autant en anglais qu’en français ou dans une autre langue. Le but de ce mélange de questions est de permettre de bien tester le bilinguisme des candidats lorsque cela est un prérequis pour poste en particulier. Certaines plateformes comme Sonru offrent la possibilité d’adapter l’entrevue dans plus de 18 langues ce qui maximise l’expérience-candidat. Le but de l’entrevue vidéo est également de bien identifier la personnalité, la motivation et les adéquations culturelles des candidats.
MD : Peux-tu nous donner des exemples d’entreprises qui utilisent l’entrevue vidéo automatisée?
MB : Plusieurs entreprises qui reconnaissent que l’innovation technologique peut simplifier et moderniser le processus de recrutement utilisent l’entrevue vidéo en ce moment. Des entreprises majeures comme PepsiCo, Randstad, DHL, Nestlé, Thomas Cook, UBS entre autres ont adopté l’entrevue vidéo et au Québec, Pomerleau, SRH Recrutement, Agropur, Transport Robert et autres… et des négociations sont en cours avec plusieurs organisations majeures que nous pourrons partager sous peu.
MD : À quelle vitesse l’entrevue vidéo pénètre-t-elle le marché québécois? Doit-on s’attendre à ce que ça devienne la norme ?
MB : L’entrevue vidéo a gagné en popularité au Quebec au cours des 12 derniers mois. Bien que l’entrevue vidéo est une norme en Europe, le marché québécois commence à s’intéresser à cette solution recrutement et nous sommes confiants que dans moins d’un (1) an, l’entrevue vidéo sera vue, par plusieurs employeurs majeurs, comme une composante intégrale du processus d’acquisition.
MD : Est-ce que l’entrevue vidéo automatisée remplace complètement l’entrevue téléphonique ou c’est une étape supplémentaire dans le processus d’embauche?
MB : L’entrevue vidéo élimine les fastidieuses entrevues téléphoniques et Skype également ce qui simplifie avantageusement le processus de recrutement. L’entrevue vidéo permet alors d`éliminer toutes les difficultés liées a la planification des entrevues téléphoniques et via Skype.
MD : Quels seraient tes meilleurs trucs pour réussir l’entrevue vidéo automatisée?
MB : Voici quelques trucs.
*Aucune affiliation monétaire ne lie L’Œil du Recruteur aux entreprises et produits présentés dans cet article.
Bonjour,
j’ai eu le malheur de passer 3 fois ce genre d’entrevue vidéo bidon et impersonnel que je trouve à la limite discriminatoire ( Âge, apparence, genre) et de surcroît aucun retour des pseudos recruteurs (Automatisé?)
Merci pour la rétroaction André! Le feeling doit être assez impersonnel en effet.
Je me questionne cependant sur le point de la discrimination. En quoi ce processus est plus discriminatoire qu’une entrevue téléphonique, en personne ou que le tri de CV par exemple?
Est-ce que la discrimination ne prend pas place partout, de forme différente, peu importe le processus? Ça me semble être davantage une question de valeur à la base…