Ceci est un message d’espoir : tu peux changer! Mais d’abord faut-il combattre tes croyances limitantes.
La recherche d’emploi est le moment idéal pour se poser les vraies questions et découvrir de nouveaux horizons.
En reconnaissant que nos faiblesses ne sont peut-être pas de vraies faiblesses, et que nos forces ne sont pas si fortes que ça, on s’améliore en tant que chercheur d’emploi, travailleur et être humain.
Pour les autres?
C’est le texte le plus difficile que j’ai eu à écrire.
Pourquoi?
Je dois confronter ton scepticisme afin de :
- Te convaincre que tu te mens à toi-même continuellement.
- Te faire réaliser qu’au fond, tu ne te connais pas vraiment.
- Insinuer que tu trouves des excuses à répétition sans t’en rendre compte.
- Te persuader que cet article s’adresse bel et bien à toi.
Te connais-tu vraiment?
C’est un mirage.
On pense se connaître alors qu’on est aveugle.
Lorsque vous parlez souvent de vous, vous avez l’impression de vous connaître assez, de connaître vos goûts et vos envies. Mais, cela n’est pas toujours le cas. Beaucoup de gens pensent se connaître, mais en réalité ne se connaissent pas.
Mathieu Vénisse, extrait de « Connaissance de soi : pourquoi est-ce si important pour tout être humain ? », Penser et Agir
On se voit dans le regard des autres. Par leurs compliments, leurs jugements et leurs reproches, ils nous font accepter des faussetés à notre sujet.
Le regard des autres nous intimide, nous impressionne, il influence nos opinions comme nos comportements. Il devient rapidement une sorte d’entité autonome – les Autres – dont l’œil impitoyable serait à l’affût du moindre manquement, du plus petit défaut, pour nous mettre ensuite au pilori, voire au banc de la société. Le juge suprême.
Sylvaine Pascual, extrait de « 10 bonnes raisons de se moquer du regard des autres »
On transforme des épisodes singuliers en faits inéluctables sur nous-mêmes, ainsi qu’en opinions inébranlables. Ces idées perdurent depuis notre enfance ou notre adolescence parce que le narratif nous a plu, nous a excusé dans plus d’une situation et nous a réconforté dans les moments de détresse, ceux dans lesquels on a cherché à rationaliser nos émotions.
On a entretenu des croyances limitantes qui, en recherche d’emploi, ont restreint notre perspective, limité nos champs d’employabilité et fermé des portes qui auraient dû rester ouvertes. Ces croyances nous ont encouragées à nous autodiscriminer de postes intéressants et à rejeter du revers de la main des orientations de carrière trop rapidement.
Le but de mon article est donc de te donner plusieurs exemples de croyances limitantes pour que tu prennes conscience de la forme qu’elles prennent. Que tu t’y reconnaisses. Que tu te dises « Ah oui c’est vrai, je me dis ça des fois! ». Que tu en cibles une à combattre et que tu laisses tomber les excuses qui te font passer à côté d’opportunités grandioses de développement professionnel.
Quand on surestime notre SAVOIR-ÊTRE
Je n’ai jamais entendu quelqu’un mentionner en entrevue ou écrire sur son CV :
- « Je ne suis pas ouvert d’esprit! »
- « Je ne suis pas autonome! »
- « Je n’ai pas un bon esprit d’équipe! »
Non, bien sûr.
On se voit tous comme étant ouverts d’esprit, autonomes, et joueurs d’équipe.
Mais si je te demandais « Connais-tu des gens qui ne sont pas ouverts d’esprit? », je suis convaincu que des noms te viendront en tête, n’est-ce pas?
Et qui sait, sans que tu le saches, ce sera peut-être ton nom qui sera cité!?!
Alors, pourquoi est-ce qu’on se voit comme des personnes si extraordinaires? Et que l’on connait autant de gens pas fiables, aux idées arrêtées avec un caractère de cochon?
Pourquoi les recruteurs entendent si souvent en entrevue la phrase « J’ai un très bon relationnel »?
Te reconnais-tu?
Si oui, peut-être devrais-tu te demander si c’est réellement le cas. As-tu atteint le summum de l’excellence dans la catégorie « bon relationnel »?
Quand on sous-estime notre SAVOIR-ÊTRE
Sur d’autres aspects, on sera très dur envers nous-même. On ancrera notre imaginaire dans la vision de nous-même qu’on se plaît à entretenir depuis toujours.
On pensera alors « Cet emploi-là n’est pas fait pour moi, car… » :
- « Je ne suis pas très sociable! / Je suis super timide! / Je suis introverti! »
- « J’ai un caractère trop fort / sensible pour m’y soumettre! »
- « Je ne suis pas un leader / gestionnaire! »
- « Je ne suis pas assez discipliné pour travailler de la maison! »
Quand on surestime notre SAVOIR-FAIRE
On a de la facilité à faire certaines choses. Et c’est génial.
Or, cela nous empêche souvent d’explorer plus loin, de devenir encore meilleur.
Un plateau est créé par la paresse, l’immobilisme.
On omettra de travailler sur nos forces en les percevant comme des atouts innés ou déjà acquis. On se convaincra qu’il ne vaut pas la peine de les approfondir davantage.
Par exemple :
- « J’ai beaucoup de facilité avec les langues! » : On se limitera au vocabulaire, aux conjugaisons de verbes, sans nous rendre compte que notre prononciation comporte de sérieuses lacunes et que nos constructions de phrases pourraient être poétiques, chantées, mieux exprimées.
- « Le marketing, tu l’as ou tu l’as pas! » : une telle phrase nous limitera aux rudiments de base, nous fera croire que notre créativité suffit et ce, sans reconnaître que les experts en marketing savent cibler des audiences avec justesse, mesurer précisément l’impact d’une campagne publicitaire, réussir le lancement de nouveaux produits et services, et bien plus encore.
- « J’ai un excellent sens du rythme! » : en danse ou en musique par exemple, est-ce assez d’avoir le sens du rythme? D’autres connaissances fondamentales entrent en jeu que les vrais professionnels de la danse ou de la musique perfectionnent jour après jour.
- « Mon français écrit est parfait! » : jusqu’à ce qu’on se rende compte que des gens sont bien meilleurs que nous, on croit que notre français est digne des plus grands écrivains.
- « Je n’ai pas besoin d’étudier pour avoir de bonnes notes! » : on se contente de 85% dans les examens scolaires quand on pourrait aller chercher 95% par exemple.
- « Ça fait 30 ans que je fais ça! » : inconsciemment, on se ferme à de nouveaux apprentissages, on assume qu’on sait déjà tout dans notre domaine et on poursuit l’exécution avec bon nombre de faux plis développés au fil du temps.
Quand on sous-estime notre SAVOIR-FAIRE
Avant, je me disais que jamais je ne tournerais de vidéos, que je passais mal à l’écran, jusqu’à ce que j’élimine cette croyance limitante il y a quelques mois.
J’ai ensuite tourné et monté plus de 30 vidéos.
Rapidement, j’ai été freiné par mes pensées à nouveau.
Un obstacle que j’ai perçu comme majeur m’a encouragé à arrêter : « Je ne peux pas tourner de vidéos quand il y a d’autres gens dans la maison, j’en suis complètement incapable! »
L’excuse a persisté jusqu’à aujourd’hui. C’était plus facile à assimiler que de confronter ma peur d’enregistrer en présence de quelqu’un d’autre dans la pièce.
Je continue d’entretenir une tonne de croyances limitantes, comme celle me disant que « Je ne serais jamais conférencier. » Que parler en public, ce n’est vraiment pas ma tasse de thé.
Même chose pour toi?
Pourtant, n’était-ce pas normal d’avoir peur de parler en public?
Voici d’autres exemples de niaiseries qu’on se répète chaque jour à propos de nos compétences au travail et en recherche d’emploi :
- « Je ne suis pas quelqu’un de techno! »
-
« Je ne suis pas quelqu’un de chiffres! »
-
« Je ne suis pas bon en français! »
- « Je n’ai pas une bonne mémoire des noms! »
- « Je n’ai pas un bon sens de l’orientation! »
-
« Je ne sais pas comment raconter des histoires intéressantes! »
-
« Je suis nul dans une cuisine! »
- « Ils demandent une formation en XYZ sur l’offre d’emploi que je n’ai pas! »
- « Je le ferai quand j’aurai ma certification! »
…Et toutes les autres excuses
Tu as sûrement déjà entendu la rengaine qui dit « On est notre plus gros obstacle »?
OK, ça sonne bien…
Mais concrètement, qu’est-ce que ça signifie?
En voici quelques exemples :
- « Il y a déjà plein d’entrepreneurs qui font quelque chose de semblable! »
-
« Je n’ai pas le temps de chercher un nouvel emploi! »
- « De toute façon, les employeurs embauchent juste des jeunes! »
- « Pour lancer une entreprise, ça prend une bonne idée et une grosse mise de fonds! »
-
« Mon boss n’acceptera jamais de monter mon salaire. Il est bien trop Séraphin! »
- « Je ne suis pas capable de travailler avec cette personne-là! Nous sommes incompatibles. »
-
« Je ne peux pas partir en voyage avec deux enfants, t’es drôle toi! »
- « Je laisse ça à d’autres qui sont plus doués que moi là-dedans! »
- « Leurs bureaux sont loin de la maison! »
- « Les recruteurs trient sans doute les candidats avec un nom étranger comme le mien! »
- « J’ai un profil atypique, c’est normal qu’on ne m’appelle pas! »
- « Ce sont toujours les hommes qui obtiennent les promotions! »
- « J’ai des trous dans mon CV! » (ajout par Severine dans les commentaires)
L’état d’esprit fixe vs. L’état d’esprit en développement
Te souviens-tu de ce que je te disais au début?
On pense qu’on est ouvert d’esprit.
On pense ainsi qu’on est orienté sur notre développement.
Mais est-ce réellement le cas?
Pour poursuivre ta découverte de toi-même, je te conseille fortement d’écouter l’épisode de podcast « Réaligne ton cerveau » de Mathieu Guénette, expert en évaluation de potentiel, à propos de l’état d’esprit fixe qu’on adopte dans certaines situations (basé sur le livre de Carol Dweck « Changer d’état d’esprit: Une nouvelle psychologie de la réussite »).
Tout comme ça a été le cas pour moi, tu réaliseras sans doute que la personne « en développement » que tu crois être possède plusieurs idées fixes.
C’est [un concept] simple, mais en même temps, c’est complexe. Parce que c’est très enraciné en nous, dans notre esprit. On ne s’en rend pas trop compte.
Mathieu Guénette, extrait de l’épisode 25 du podcast Les Ambitieux, « Réaligne ton cerveau »
Conclusion
Je termine comme j’ai commencé avec ce message d’espoir : on peut bel et bien changer.
Pas seulement nos compétences au travail et en recherche d’emploi, mais aussi nos traits de caractère et nos convictions les plus solidement enracinées.
Sache ceci (très important) :
Le cerveau il a une caractéristique, c’est la plasticité. Le cerveau est malléable. (…) Avec du développement, on peut améliorer notre mémoire, améliorer notre capacité d’analyse. Tout peut changer.
Mathieu Guénette, extrait de l’épisode 25 du podcast Les Ambitieux, « Réaligne ton cerveau »
Alors, quelle croyance limitante combattras-tu dans les prochaines semaines?
Bon développement!
Vous ne devenez pas ce que vous voulez, vous devenez ce que vous croyez.
Oprah Winfrey
BRAVO! Car vous êtes une belle illustration intrinsèque des informations fournies ici.
Merci! En tout cas j’essaie très fort héhé!
100% d’accord! A nous de voir nos atouts au lieu de nous limiter à cause des autres. Je me souviens pendant mon année sabbatique un couple en vacances se demandait comment je retrouverais du travail en rentrant. « Les employeurs n’aiment pas ça les trous dans le CV ». Heureusement, je ne vois pas une année sabbatique comme un trou dans mon CV, mais comme une expérience supplémentaire. J’ai mis ça en avant et je n’ai eu aucun mal à retrouver du boulot !
Il faut savoir développer nos atouts pour progresser. Rien ne sert de se morfondre.
Ah oui les trous dans le CV je les avais oubliés ceux-là!
Je viens de les rajouter à la liste.
Bon succès Severine et merci d’avoir commenté! Ça porte à réfléchir. La preuve que les trous ne sont pas insurmontables et peuvent même s’avérer des atouts…
Excellent article. Pratique pour nous les recruteurs, car souvent nous rencontrons des candidats « limités », je leur recommanderai de vous lire !
Si la bonne nouvelle peut se propager et en plus, vous aider à faire des placements, alors c’est extra!
Merci beaucoup Martha!
Merci pour ton excellent article Matthieu!
Tout le plaisir est pour moi Ali! L’écrire m’a porté à réfléchir et je suis content qu’il puisse t’aider à cheminer toi aussi.