Ils ont 5 grands désirs. Découvre ce que veulent les recruteurs afin de réussir tes approches.
Mes motivations à écrire ce texte sont l’une ou plusieurs des suivantes :
- L’argent.
- Le temps.
- Le statut.
- L’émotion (pour le thrill).
- Le meaning (gratifiant genre).
Le recruteur a lui aussi l’une de ces motivations.
Persuade-le en lui faisant voir les façons de :
- Faire gagner de l’argent à son employeur et à lui.
- Faire gagner du temps à son employeur et à lui.
- Polir son statut de recruteur.
- Lui faire vivre une expérience.
- Lui faire prendre le bon geste.
Ton public cible veut l’une de ces choses…
N’en choisis qu’une.
Antoine Dupont, traduction libre de « Marketing Strategies For Small Business: How To Stand-Out »
Pas besoin de tout faire en même temps.
Concentre-toi sur un seul élément dans la liste pour l’instant :
- Traduis ton apport en gains financiers. Ça devrait être difficile, c’est normal. Tu devras essayer le plus fort que tu peux!
- Traduis ton apport en gains de temps. Ça aussi, c’est un projet.
- Rappelle au recruteur pourquoi tu constitues une bonne saisie pour son portfolio. En quoi ça le fera bien paraître?
- Insère du flirt professionnel. Des petits compliments. Laisse tomber le cordial. Connecte avec lui sur les vraies affaires.
- Rappelle-lui pourquoi il contribue à une cause qui dépasse son entendement. Aborde-le sur une mission commune.
Laisse-le te questionner sur tes affirmations.
Encore mieux, entreprends la livraison d’exemples percutants après tes affirmations.
Voici des suggestions et des pistes de réflexion sur les 5 choses que les recruteurs veulent :
1- Gagner de l’argent
Si ton chasseur de têtes fait 20% sur la tienne, il sera déjà motivé par les gains financiers!
Mais allons plus loin.
Démontre ta rentabilité à l’employeur.
Tente de trouver comment tu génères ou épargnes 3X ton salaire.
Réfléchis.
Ils sont là, quelque part, ces dollars.
Ces phrases sabotent l’objectivité de ton analyse :
- « Je ne fais que du soutien. »
- « Je ne suis pas quelqu’un de chiffres. »
- « Mon travail n’est pas lié à l’argent. »
Chaque emploi s’inscrit dans un système économique complet où ton travail permet de sauver des sous à quelqu’un dans l’échiquier.
Chaque expérience a son lot de développement et d’optimisation.
Tu guides les décisions d’un gestionnaire plus haut à qui tu permets de se réaliser.
C’est assurément monnayable.
Ton salaire lui permet de faire un salaire plus élevé.
Grâce à toi, cette personne se concentre sur des activités à valeur ajoutée.
Le fruit de son travail est ton travail.
Les recruteurs veulent entendre que tu comprends les implications monétaires de ce travail.
Prouve-leur que tu comprends comment votre relation d’affaires constitue du développement.
Représente tes tâches dans une vision plus grande.
Trace des liens de cause à effet (ex. « Cela a permis de… »), jusqu’à l’atteinte de la mission financière.
- Même les OBNL ont une mission financière.
- Même le gouvernement a une mission financière.
- Même les missions spatiales on une mission financière.
N.B. Plus tes chiffres sont précis, plus tu seras crédible :
- « À peu près 55% » vs. « 56,6% »
- « Dans le million » vs. « 940 500$ »
2- Gagner du temps
- À qui as-tu fait gagner du temps dernièrement?
- Dans tes derniers emplois, à qui?
- À qui feras-tu gagner du temps dans le cadre de l’emploi offert?
Démontre ta proposition de valeur en temps épargné.
C’est précieux, le temps.
Mais le temps de qui au juste?
Dans chaque proposition de valeur, il y a un « qui ».
Pense à la personne typique à qui tu fais gagner du temps.
Est-ce que ton « qui » ressemble à leur « qui »?
Quelles sont ses caractéristiques?
Mais surtout…
Quelles sont les croyances de cette personne?
Un marketeur est curieux à propos des autres personnes. (…) Il est fasciné par leurs rêves et leurs croyances.
Seth Godin, traduction libre de « This is marketing », p.50
Sois honnête.
Typiquement, aides-tu les mêmes personnes que la personne RH essaie d’aider?
Avez-vous le même « persona »?
C’est-à-dire le même client typique?
Si c’est le cas, tu auras beaucoup de succès avec la personne des RH.
Vous sauverez du temps à vous évaluer.
Ils veulent ceux qui comprennent leur « qui ».
Les RH gagneront du temps avec ton embauche rapide.
Lors de la signature de l’entente, c’est assurément une carte supplémentaire dans ton jeu.
Ils ne veulent pas que le processus s’éternise.
Le gestionnaire non plus.
Montre-leur que ça ne t’impressionne pas et sers-toi de cette carte pour renégocier à la hausse.
3- Bien paraître
En agence de placement ou en entreprise…
Ton public RH compose avec les exigences d’un gestionnaire.
Il se voit dans les yeux du gestionnaire.
Et de son équipe RH.
Il sait que plus il est sollicité, plus son influence grandit dans son équipe et dans l’entreprise.
Son statut lui importe, comme le tien t’importe.
Tu n’as pas toutes les compétences pour un poste?
Ce sera difficile de faire rayonner ton RH en quête de statut.
C’est un risque pour lui.
Tu dois lui faire gagner du statut social.
Et surtout, ta candidature ne doit pas lui faire perdre du statut social.
Les motivations d’un recruteur sont influencées par l’appât du gain et l’aversion à la perte :
Daniel Kahneman et Amos Tversky ont établi qu’une perte est ressentie 2 à 2,5 fois plus intensément qu’un gain équivalent.
Sandrine Vincelot-Guiet, Qu’est-ce que l’aversion à la perte et pourquoi ça peut être dangereux? Basé sur Prospect Theory : An Analysis of Decision under Risk Daniel Kahneman and Amos Tversky Econometrica Vol. 47, No. 2 (Mar., 1979), pp. 263-292.
Une fois qu’on s’est assuré de ne pas faire honte à notre recruteur (!), fais-lui refléter un gain en s’imaginant de quoi aura l’air son coup de circuit.
Détaille-lui exactement comment sa réussite va se passer.
Raconte-lui l’histoire de son propre coup de circuit.
Dis-lui exactement à quoi ressemblera sa concentration, son élan, sa frappe, sa course, sa balle qui passe la clôture et son arrivée au marbre.
Parmi tous les candidats, il a mis la main sur toi.
Il se sent capable de parler de toi au gestionnaire et de lui expliquer pourquoi tu domines la compétition.
Il ferme un autre poste.
À la fin du mois, il aura conclu d’autres recrutements critiques dans son portfolio.
Ses collègues admirent son efficacité, le félicitent.
Les gestionnaires parlent du recruteur entre eux.
Ils lui font confiance avec d’autres recrutements-clés.
Les années passent, tu deviens sa meilleure recrue.
Tu t’épanouis dans l’environnement de travail.
Tu es là pour rester.
Tout le monde est marié, heureux, avec des petits.
4- Vivre une expérience
As-tu des contacts dans ton milieu?
Dis à ton RH que tu lui recommanderas quelqu’un de confiance.
Et fais-le.
C’est une preuve aujourd’hui de ce que tu peux faire demain pour lui.
Voilà.
On vient de faire vivre une expérience à notre RH en lui proposant le meilleur candidat de notre répertoire.
Il est touché que tu y aies pensé.
Tu n’es pas obligé de le faire pendant ton embauche.
Tu peux le faire après avoir été embauché.
Ça fait partie de l’expérience complète que tu donnes.
Fournis au moins une petite attention dans le processus.
Et idéalement, plusieurs.
Nous considérons nos clients comme des invités, à une fête où nous sommes les hôtes. C’est notre travail d’améliorer leur expérience un peu plus chaque jour.
Jeff Bezos, PDG d’Amazon, traduction libre.
Pense à quand tu vas souper chez quelqu’un et qu’on te reçoit de façon exquise.
Mets-toi dans la peau d’un hôte d’exception qui se soucie de ses invités.
Prends les manteaux à l’arrivée, assure-toi que le verre de vin n’est jamais vide, offre des petits linges humides pour s’essuyer les doigts et le visage.
De petites choses.
Ça n’a pas l’air téteux.
Ça a l’air généreux.
Et japonais.
Je te donne des moyens pratiquent pour continuer en toute générosité aux recruteurs :
- Insère des témoignages dans ton CV et des recommandations dans ton LinkedIn. Les recruteurs veulent voir que d’autres gens sensés t’ont appuyé.
- Pose des questions en quantité à l’entrevue. Ils sauront ainsi que tu t’intéresses à eux.
- Souviens-toi du nom de tes interlocuteurs. Utilise-le souvent. Essaie de ne pas de tromper.
- Explique ton pourquoi à l’entrevue. Qu’est-ce qui fait que ta mission ressemble à la leur?
- Fais état de victoires pour leur clientèle (les gestionnaires). Utilise des anecdotes avec des gens semblables à eux.
Sois emphatique. Mets-toi dans les chaussures du recruteur et imagine-toi la difficulté de la décision qu’il s’apprête à réaliser.
Rappelle-lui qu’il y avait d’autres gens qui, comme lui, n’étaient pas sûr au début de te faire confiance pour la « chose ABC ».
Ils l’ont fait et s’en sont réjouis.
5- S’inscrire dans une cause plus grande
Que valent l’argent et le temps s’ils ne s’inscrivent pas dans une cause qui nous tient à cœur?
Les recruteurs veulent vivre ce petit moment de fierté qui leur rappelle qu’ils sont de bonnes personnes.
Tu as évoqué leur cause plusieurs fois à ce stade.
Maintenant, c’est le temps qu’ils s’investissent dans la tienne :
- Comment veux-tu changer le monde?
- Comment veux-tu rendre ton passage significatif chez eux?
- Qu’est-ce qui te donnerait un maximum de fierté à ton nouveau travail?
C’est ce que les recruteurs voudront savoir pour évaluer le « fit ».
Ta mission doit être quelque chose de réalisable.
Prends un bon moment pour y penser.
Conclusion
La question « Qu’est-ce que les recruteurs veulent? », c’est demander « Qu’est-ce que les humains veulent? ».
Une fois nos besoins de base comblés, on crée 1001 désirs.
Tu peux influencer le plus ardent des désirs.
Tu peux ajouter ta candidature à la longue liste des désirs du recruteur.
Quand désir il y a, moyen il y aura!
Que veut le recruteur?
Il veut de l’argent, du temps, du statut, de l’émotion et du meaning.