Comment surmonter l’âgisme en recherche d’emploi pour avoir des offres? Le bonheur est dans le problème.
Au programme : l’approche de recherche d’emploi des 50 ans et plus.
Je serai tenu de généraliser parfois. Le point ne s’applique pas à toi? Next…
La perspective est de moi, Matthieu 🙋🏻♂️, 39 ans, ex-recruteur devenu artiste en cavale.
De nombreuses personnes furent sondées, mais ton point de vue serait vraiment le bienvenu!
« Dans 75% des cas, ça va venir de votre réseau. L’information ou l’ouverture va arriver de leur réseau quelque part.
— Robert Lanoix, Conseiller, transition et gestion de carrière à l’Association Midi-Quarante
L’article est disponible en format vidéo (30 min) 🎬
Observation — Le travailleur âgé est abattu et cite l’âgisme en excuse.
Travail #1 — Pardonne tes agresseurs.
Décide de récupérer ton énergie. Tu évacueras ton cœur pour y laisser revenir du positivisme.
Puis, récupère ton attention. Tu évacueras ton cerveau et raffermiras tes capacités cognitives.
À ceux qui n’ont eu l’occasion de poursuivre et de conclure l’œuvre, le pardon sera la première chose qu’on contrôle en route vers notre nouvelle destinée.
Le pardon de soi, de l’ex-employeur, du syndicat, du CA, des RH, afin de mieux aller de l’avant.
L’âgisme existe. Les employeurs se privent de travailleurs qualifiés et stables, doivent agrandir leur perspective, devenir plus inclusifs. Now what?
Alimenter l’histoire (véridique sans doute) que tu n’as pas été retenu à cause de ton âge.
Se concentrer sur ce qu’on peut contrôler.
Le choix #1 est susceptible d’avoir des répercussions comme :
Une amertume enfouie.
Des incohérences dans le discours.
Une perte en cadence.
L’abandon des démarches.
Le choix #2 est logique, mais difficile…
On ne change pas son âge ni le marché. Les jeux sont faits.
As-tu envie de jouer? Car je sais que tu as de bonnes cartes!
Ton premier boulot, l’indispensable : pardonner ou pas?
« Vous avez le pouvoir sur votre esprit, pas sur les événements extérieurs. »
— Marcus Aurelius
C’est parce qu’ils [les travailleurs de 50 ans et plus] n’ont pas pu terminer. Ça leur reste pris dans la gorge. Il reste avec une certaine frustration. Parce que le marché parfois est cruel. »
— Lucie Dubé, directrice générale de l’Association Midi-Quarante
Observation — Le travailleur âgé a peur de se tromper.
Travail #2 — Valide tes idées.
Le marché du travail est comme un Bitcoin : il fluctue beaucoup. Tu pourrais avoir à changer de poste, d’employeur ou de carrière à nouveau dans 1 an. D’une façon, c’est libérateur.
Emploi stable, calme et peu risqué? Les bonds pourraient devenir multiples assez rapidement.
Tu es de retour à la phase d’exploration. Elle comporte la garantie que tu vas te tromper. Oui!
Prédire les 5-10-15 prochaines années? Le rêve d’un seul employeur pour terminer? Ambitieux, mais il est vrai qu’on peut augmenter nos chances.
Et là est le plaisir!
Bondir, essayer, vibrer, profiter à fond, recommencer…
Même si tu n’as pas envie de recommencer quoi que ce soit à court terme, tu t’adapteras si cela survient. Fais-toi confiance, le chemin est agréable.
Seul ou accompagné, peu importe, on se divertira nous-mêmes! 😎
L’anticipation sera pleine de dopamine, captivante, enivrante. On dira « Oui! » à nouveau.
« Je m’inquiétais souvent de choisir le mauvais chemin, de prendre une mauvaise décision ou de suivre la mauvaise idée parce que je n’avais pas le luxe de jouir de tout le temps du monde que je pensais avoir autrefois. »
— Bob Poole, traduction libre du livre « No Limit Over 50: What To Do When You’ve Been Let Go, Replaced, Displaced, Or Just Want Something Different From Life. »
Observation — Le travailleur âgé a des ressources en déclin et d’autres en essor.
Travail #3 — Échange tes récompenses.
Ces ressources prisées que sont l’énergie, le temps et l’attention te seront moins abondantes en vieillissant. En recherche d’emploi, il te faudra compenser avec celles dont tu regorges, j’ai nommé l’expérience et la sagesse. Et possiblement, plus de marge financière qu’à 20 ans.
Une transition de carrière est fondamentalement, un transfert de ressources.
Voici des idées pour tirer profit des ressources que tu as en surplus. Elles te seront avantageuses pour de nombreux échanges contre d’autres ressources en perte de vitesse :
Expérience : elle te place dans la meilleure disposition possible pour qu’un employeur se sente compris. Tu peux cerner ses problèmes mieux qu’un débutant. Ne t’essouffle pas à citer tes compétences et tes réalisations, l’employeur veut d’abord embaucher quelqu’un qui comprend ce qu’il vit.
Sagesse : elle te fournira le discernement pour prévenir des problèmes de taille. Pourquoi te retrouves-tu dans une telle situation aujourd’hui? Ne répète pas la chose et fonce!
Argent : un levier important dans le cadre de cette recherche. Répartis-le dans l’orientation, le coaching, les abonnements, les outils, les formations et les collaborateurs, te propulsant dans une vive spirale ascendante. À 50 ans, il te reste moins de temps et d’énergie? Collabore. Et achète des ressources.
« Surtout, ne pas perdre espoir. Il y a des gens qui croient encore à la valeur d’essayer un senior. Il faut travailler plus fort, mais on a notre place. »
— Marie-Josée, cliente de L’Œil du Recruteur
Observation — Le travailleur âgé est naturellement devenu généraliste.
Travail #4 — Règle un seul problème.
L’intelligence artificielle a mis le monde à l’envers. On observe quelque chose que je ne croyais pas voir de mon vivant : les spécialistes se font remplacer, les généralistes regagnent la cote.
Ceux qui sont capables d’assembler les morceaux entament enfin leurs 15 minutes de gloire!
Mais…
Ils demeurent mélangeants sur papier pour un employeur.
Les humains aiment mettre les gens dans des cases. S’ils n’entrent pas, ils aiment aussi bien les jeter. Sachant cela, on doit dicter la case dans laquelle on veut être. Triste, mais marketing.
Ta décision quant à la case en question deviendra leur interprétation.
Fonde les assises sur une chose que tu sais faire bien. Ceci amènera les autres à croire que tu peux faire d’autres choses bien. Drôlement, c’est en se spécialisant qu’on devient généraliste.
Pas évident! Tu as accumulé les occupations et les responsabilités. Je te partage 3 stratégies :
Aborde l’offre d’emploi sous un nouvel angle. Ne t’intéresse pas à ses mots, réfléchis au contexte seulement : quel besoin crois-tu que le gestionnaire qui a écrit cette offre avait quand il l’a émise?
Tu devras souvent deviner. Rappelle-toi, ton expérience, ta capacité à le comprendre et ta façon de parler le même langage (celui des affaires) sont tes véritables cartes cachées.
Bâtis ta candidature pour régler seulement ce problème. Plus tu seras tranchant, plus tu auras de succès. Mets l’ego de côté. La quantité à retirer est plus grande que ce que tu te l’imagines.
« Je peux tout faire et j’ai fait de tout en ayant eu mon entreprise! Il est difficile pour moi de spécifier ce que je veux faire, car j’aime la variété et être impliqué dans plusieurs projets! »
— Nathalie, cliente de L’Œil du Recruteur
« Vous ne pouvez pas être un touche-à-tout [jack-of-all-trades]. C’est le baiser mortel [kiss of death] des personnes de plus de 50 ans. Et cela se produit par erreur. Ce n’est pas de votre faute. »
— J.T. O’Donnell, traduction libre d’un extrait de la vidéo « 5 Job Search Tips Workers 50+ Need To Know » sur la chaîne WorkItDaily
Observation — Le travailleur âgé a des standards bien établis.
Travail #5 — Retarde quelques exigences.
Je recommande la même chose aux jeunes et aux moins jeunes : attends d’être désiré.
Le plus gros indicateur d’intérêt, pour reprendre des termes de dating, est quand tu reçois une offre. Le signe ne ment pas! 😘
Mentionnons néanmoins des indicateurs secondaires : appels, convocations en entretien et suivis de leur part. Tu pourras alors parsemer des standards ici et là. Sans exagérer toutefois…
Pourquoi? Parce qu’on close l’ensemble des conditions en fin de processus.
Ils te demanderont tes attentes salariales au départ, oui. Mais c’est à la fin qu’on négocie le plus difficile, comme le retrait d’une tâche qui nous plaît moins sur l’offre, par exemple.
Retarde la communication de tes exigences quand on te le demande ou quand tu es voulu. Ton pouvoir de négociation ne sera jamais aussi grand qu’à ces moments.
« Quand on a 50 ans, on arrive dans un tournant. On sait ce qu’on ne veut plus faire. Les entreprises ne sont pas prêtes à accepter ça quand les gens ont des demandes spécifiques. »
— Lydie, cliente de L’Œil du Recruteur
Observation — Le travailleur âgé a un passé qui lui colle à la peau.
Travail #6 — Pivote vite et bien.
Nos compétences ont une date d’expiration, mais pas comme toi et moi le vivons…
Par exemple, tu montes dans une voiture manuelle 🚗 10 ans sans l’avoir conduite. En 1 minute, tu vas avoir repogné la sensation, les techniques, aussi facile que remonter à vélo,
C’est ancré.
On en revient donc à l’autre enjeu, l’éléphant dans la pièce…
Le « sur papier ». C’est vraiment là que ça se passe! 👀
La recherche d’emploi se présente comme un long fleuve de ventes qu’on se doit de réussir dans l’ordre. Et l’écrit arrive toujours en début de processus.
Heureusement! Puisque l’écrit structure nos idées et nos paroles.
Or, ton script n’est pas assez rodé. Le reste de ton processus est affecté, même si tu ne t’en rends pas compte! ⚠️
Rassure-toi, c’est facile de cerner sa marque. Pour commencer, combine 2 compétences.
That’s it.
Ça ne peut pas être AUSSI facile?!
OK, il y a une condition. Le résultat doit être extrêmement précis, c’est-à-dire une phrase très distinctive. Consulte ma vidéo du titre LinkedIn pour te donner un solide coup de pouce avec cet exercice de branding. Tu pourras réutiliser ta phrase partout.
Lors de cette période d’exploration, il n’y a rien qui t’empêche de pivoter à nouveau le mois prochain! Tu as le droit de pivoter 57 fois si tu le désires. J’ai d’ailleurs changé mon titre de profil LinkedIn environ 57 fois ces 3 dernières années! C’est juste normal de nos jours.
Le vrai problème? Nos compétences qui nous qualifieraient en temps normal furent acquises il y a 15-25-35 ans. Elles sont moins sexy et visibles.
On peut certes tenter de les remettre en vedette, car le stretch est légitime. Après tout, tu peux encore conduire une auto manuelle! 🚗
Si seulement, dans le vrai monde, la compétence était reçue comme actuelle.
Pour eux (les employeurs), rarement. Pourquoi?
Tes dernières actions n’ont pas encore appuyé ta nouvelle direction. Appliquer ne suffit pas à la démontrer. D’autres actions doivent être entreprises pour présenter du récent.
Engage-toi : mouvement bénévole, formation, emploi à temps partiel. Pas besoin d’être long. En 1 à 3 mois, tu es plus crédible.
Tes nouveaux acquis auront l’avantage de prouver que tu es sérieux dans le move. N’hésite pas cela dit à faire un autre move à court terme. Dans ta nouvelle vie, tu t’amuses! 🚗 🚗 🚗
« Notre identité elle est beaucoup liée à notre vie professionnelle. Quand on sort en public on nous demande — Qu’est-ce que tu fais dans la vie? En recherche d’emploi, les gens se retrouvent avec une identité floue. Ils étaient ingénieurs civils, mais temporairement ils ne le sont plus même s’ils sont toujours ingénieurs. »
— Lucie Dubé, directrice générale de l’Association Midi-Quarante
Observation — Le travailleur âgé se fait répondre qu’il est « surqualifié ».
Travail #7 — Image ta progression
Il semble difficile aux employeurs d’imaginer que tu peux évoluer dans d’autres sphères? Ou tu te fais répondre que tu es « surqualifié », la conclusion classique? Alors, comment pivoter?
La question « Comment l’emploi est-il une progression? » sera prévue dans ce segment, nécessairement plus technique dans son exécution : insiste sur la réponse à cette question dans ta lettre, ton objectif de CV, ton titre LinkedIn, ton sommaire et en entrevue.
Par « progression », je ne veux pas dire que c’est proche de chez toi et moins stressant, OK? 😆
Non, on veut dire que cet emploi est un avancement parce qu’il nous permettra de découvrir… (insère la découverte de ton choix ici).
Attention toutefois! Le « What’s in it for me » arrive en second lieu. Précède-le du « What’s in it for them ». Comment tu les feras progresser (les résultats) obtient préséance sur ton progrès.
Enfin, ta direction devient ton branding. Oriente ta communication sur le futur chaque fois que tu le peux. Raconte-leur l’histoire de quand tu seras en poste, de quoi ça aura l’air?
« Vous allez partir au bout de deux ans, vous allez vous ennuyer, me disent les employeurs. »
– Lydie, cliente de L’Œil du Recruteur
Observation — Le travailleur âgé doute et s’isole de plus en plus.
Travail #8 — Fais les petites choses.
Une cadence fulgurante, tant difficile à initier, viendra de ta résilience aux événements. Souffrir et échouer sont les étapes primaires pour créer l’effet boule-de-neige qu’on souhaite.
Ce ne sera pas bon ni agréable au début. Ça le deviendra. Je le crois profondément, tu trouveras la force de bouger des montagnes très bientôt.
Tout est temporaire. Le positif comme le négatif.
On ne connait pas encore les opportunités qui vont se présenter. On voudrait les contrôler, mais à défaut de contrôler les résultats, on peut être porté par nos actions…
Elles démarrent tranquillement, et maintenant.
Même si tu as reçu une grosse indemnisation de départ et que tu disposes de 18 mois, tu ne peux pas te permettre de perdre en cadence. On ignore où tu en seras dans 6 mois à peine, psychologiquement. La recherche d’emploi est également très longue, ces jours-ci.
Continue de faire les petites choses quand le fer est chaud.
Vue de haut, une spirale a l’air d’un cercle. On a l’impression qu’elle ne va nulle part. Au début, en faisant les petites choses, on a cette impression de tourner en rond.
Sauf qu’on avance et qu’on monte…
En regardant le côté de la spirale, on se rend compte qu’on a enclenché un mouvement.
Cette confiance regagnée nous incite à faire les grandes choses, celles qui demandent habituellement qu’on sorte de la maison pour les réaliser.
Jeune, on le fait plus naturellement, on plonge parce qu’on est naïf. On a une petite idée que ce sera merdique, mais que ça ouvrira des portes.
Plus vieux, on sait pertinemment que le processus va être merdique. On l’a vécu. 💩
Voilà pourquoi notre prochain travail (#9) sera primordial…
Ils [les chercheurs d’emploi de 50 ans et plus] ne veulent plus se faire demander s’ils ont trouvé. Il y a deux grands écueils : 1- le doute de soi, on se demande si le marché a toujours besoin de ce qu’on a offrir. 2-l’isolement, plus le temps passe plus on s’isole. »
— Lucie Dubé, directrice générale de l’Association Midi-Quarante
Observation — Le travailleur âgé est moins naïf, il connaît le vrai sens du travail.
Travail #9 — Réapprends à jouer.
Le travailleur âgé voit clair, il connait le vrai sens du travail et a été témoin de tous ses côtés sombres. Il sait que ce n’est pas toujours une partie de plaisir.
Il faut bosser dur, les erreurs peuvent être coûteuses, les jeux politiques blessent, les dommages physiques sont bien réels, les défis cognitifs abondent, sans parler de ceux émotifs.
Il faut s’entendre avec ses collègues, son boss, trouver un environnement pas trop toxique, ce qui est loin d’être gagné d’avance. Puis, mettons le reste de nos attentes sur la pile. Quel défi!
Éviter les drapeaux rouges étant une victoire en soi, on en oubliera parfois le facteur fun d’une époque révolue. Oui, on va travailler fort dans l’année qui vient, mais on s’amusera fort aussi.
Il faut d’abord dire « oui » au jeu. Une décision consciente encore ici.
Enfant, j’aimais les puzzles. Ce blogue, les CV, les LinkedIn, les problèmes de mes clients sont mes puzzles. Je joue tous les jours, parce que j’ai choisi de le percevoir comme tel.
N’attends plus. Ce n’est pas à l’entreprise de fournir le jeu. En cette journée, on profite.
Des gens se pointeront bientôt, dans ta vie, pour jouer avec toi.
Ta recherche d’emploi est un autre jeu, plus agréable que tu l’anticipes. Applique tes talents particuliers dans celle-ci pour y trouver du plaisir. Parlons-en d’ailleurs au point suivant…
« C’est une roue. Tu travailles, t’as moins de temps, t’es moins heureux au travail, ça te préoccupe. Tu te remets en question tout le temps. […]
Dans un contexte financier où je ne peux pas arrêter de travailler, c’est quoi les démarches que je peux faire pour me retrouver moi-même? »
— Christian, client de L’Œil du Recruteur
Observation — Le travailleur âgé cherche parfois un emploi pour la première fois.
Travail #10 — Vends-toi sans vanter.
On peut passer 35 ans à travailler, sans jamais avoir à chercher un emploi…
Références, chasseurs de têtes, promotions, on grimpe, ça va bien…
Puis, pouff! Une recherche d’emploi!!!
Ton premier réflexe sera alors de vouloir y dire tout ce dont tu es capable.
Il y a un problème toutefois : un manque d’humilité perçu.
Cela se reflète particulièrement dans les CV des 50 ans et plus :
3 pages
Marges de 1 cm
15 points par descriptif d’emploi
Police de taille 9
Puis, les profils LinkedIn sont complètement biographiques, sans considération du marché : « Fort de 30 ans d’expérience en A, j’ai mis à profit des compétences en B, dans des industries C… »
Mais en fait, plus tu prends de l’âge, moins tu devrais en dire.
Les recruteurs t’appelleront par curiosité. Bravo, tu les as maintenant au téléphone! 📱
N’applique jamais le conseil suivant des recruteurs et RH en entretien : « Vous devriez envoyer un CV avec un peu plus d’informations à l’avenir. » La preuve? Tu es en entrevue. Tu as eu en plein ce que tu voulais. Alors, pourquoi changer une stratégie gagnante?!?
Si tu envoies un CV avec plus d’infos, tu leur donnes plus de munitions pour un refus potentiel.
Pourquoi surcharger? Surfaire son CV? Quand on peut en faire moins. Les espaces blancs sur ton document et la touche « DELETE » seront tes meilleurs amis.
Less is more, surtout quand on a plus de 50 ans.
Une avocate faisait refaire son CV à L’Œil. Elle et moi discutions de cela. Elle m’a dit que dans son métier, elle dit l’équivalent à ses clients : « Don’t volunteer information. »
« Don’t volunteer information. »
— Valérie, cliente de L’Œil du Recruteur
« Ce document envoie un message. Tu vas peut-être penser qu’il envoie le meilleur message au monde, dans ton esprit, pour ton âge. Mais tout ça a changé ces dernières années. Maintenant, tout est à propos de l’humilité intellectuelle. Le plus d’années d’expérience tu as, plus ton CV doit être simplifié. Il a besoin de beaucoup d’espaces blancs, de montrer ton principal champ d’expertise et d’avoir juste assez de points pour inciter [tease] le recruteur à te contacter. »
— J.T. O’Donnell, traduction libre d’un extrait de la vidéo « 5 Job Search Tips Workers 50+ Need To Know » sur la chaîne WorkItDaily
Observation — Le travailleur âgé développe le gène de la transmission.
Travail #11 — Pédagogue ta vie.
Tu peux avoir le titre de mentor, formateur, enseignant…
Mais le savoir s’est démocratisé.
Toutes les tribunes sont bonnes désormais pour redonner, à condition de vaincre certaines croyances limitantes. D’abord, celle qui nous dit qu’on n’est pas-très-réseaux-sociaux.
Je m’inclus là-dedans. Je n’ai pas Instagram, Snapchat, TikTok, X et suis peu vocal sur LinkedIn et Facebook. Je fais du Google et du YouTube, c’est tout.
Voici 5 réalisations importantes qui te libèreront d’un gros poids sur les épaules :
Tu n’as pas besoin d’être partout. La sensation agréable de créer un contenu peut se trouver dans la discrétion.
Si tu ne veux pas créer, tu peux faire de la curation.
Si tu ne veux pas converser, tu peux documenter.
Tu n’as pas à devenir sensationnaliste, juste utile.
Tu n’as pas à être connu, mais tu dois avoir été mis en marché un minimum.
Tu n’as pas à être à l’emploi pour être mentor. Tu trouves toi-même un mentoré, et voilà!
Donne-toi la permission. Vaincs le syndrome de l’imposteur.
Aussi essentiel de livrer ta sauce secrète, car l’information est gratuite de nos jours. La manière unique dont tu la communiqueras constituera ton facteur de différenciation.
À 50 ans, la pédagogie est la meilleure façon de se réaliser.
« Je vais te démontrer, Lunay, avec ma maîtrise. Que j’ai la sagesse pour t’apprendre à chanter, si tu veux le découvrir !
Viens et regarde dans mon miroir. Je suis comme le bon vin. Je suis celui qui en sait le plus là-dessus. »
— Vito C, traduction libre de la chanson « Te Irás Con el Año Viejo »
Un gène qui se développe après 50 ans, c’est le gène de la transmission. »
— Lucie Dubé, directrice générale de l’Association Midi-Quarante
Observation — Le travailleur âgé ne veut pas nécessairement s’arrêter à 65 ans.
Travail #12 — Contribue.
La rétroaction qui vient à ton sujet est celle à laquelle tu t’attends et que tu mérites. Dans le bon milieu, tes compétences seront effectivement appréciées et en demande.
C’est valorisant. Et ça s’en vient. Crois-y fort.
Je sais, je sais…
La portion « Dans le bon milieu » est la moins évidente…
Il faut essayer plusieurs endroits. Se tromper. Recommencer. Alors que le temps file!
Seule notre perspective des événements demeure dans le champ des possibilités.
En attendant, tu te pointes, tu contribues. Les gens verront bien de quel bois tu te chauffes! 🔥
Il n’y a pas d’autre scénario possible.
« La question n’est pas l’âge que vous avez, mais combien de temps il faut pour faire une différence. »
— Steve Dotto, traduction libre du livre « No Limit Over 50: What To Do When You’ve Been Let Go, Replaced, Displaced, Or Just Want Something Different From Life. »
« Le feedback que j’ai aujourd’hui, c’est que j’ai très belles qualités, je vaux beaucoup plus que je pensais. »
— Marie-Josée, cliente de L’Œil du Recruteur
CONCLUSION — 10 questions en rafale.
1. J’ai peur que ça se réalise trop tard ou jamais. Comment accélérer ma transition de carrière?
En travaillant sur ton actualisation.
2. J’ai plusieurs compétences transversales que les jeunes n’ont pas! Pourquoi les employeurs n’en tiennent-ils pas compte?
Parce que les compétences s’exercent en contexte, dans l’action.
3. J’ai un profil atypique qui semble faire peur aux employeurs, quelle est la solution?
Vérifier que cela est bien le problème. D’autres causes se présentent sans doute. Parce qu’avoir un profil atypique est… normal.
4. Mes aptitudes informatiques sont limitées / Je ne suis pas bilingue, est-ce que j’ai quand même une chance?
Oui. Mais apprends-le quand même en parallèle de ta recherche d’emploi, si possible. Dans quelques mois, tu auras bondi au niveau requis d’employabilité pour plusieurs postes.
5. Dois-je retirer les dates de mes formations scolaires sur mon CV et mon LinkedIn?
La plupart des gens te diront que « oui ». À L’Œil du Recruteur, on ne les retire pas. Il y a d’autres moyens de prouver son modernisme afin de faire oublier son âge.
6. Comment désamorcer la perception négative d’un employeur envers un postulant de plus de 50 ans en entrevue?
On n’essaie pas.
7. J’ai 60 ans. Comment répondre à « Où te vois-tu dans 5 ans? »
En riant.
8. Je serai plus fidèle qu’un jeune et vais rester plus longtemps à l’emploi. Est-ce que les employeurs prennent cela en considération?
Pas assez. On n’y peut rien.
9. Je n’ai pas le temps de chercher un emploi à temps plein et je me sens coincé. Comment me libérer du temps et de l’énergie pour m’y consacrer?
Je l’ignore. L’ordre de tes priorités t’appartient.
10. Dois-je lâcher prise quant à l’idée de me trouver un emploi à mon âge?
Le soleil se lève. ☀️
« Si vous pensez qu’à un moment donné vous avez le droit d’arrêter de grimper, j’ai bien peur que vous n’ayez pas compris. La joie est dans la montée elle-même. »
— Mark Manson, L’art subtil de s’en foutre, chapitre 2
