Ton poste d’entrée sera la solution afin d’accéder à ton rôle idéal, ou un obstacle. Choisis-le bien!
Maman m’a souvent répété que la vie est loin d’être un long fleuve tranquille et qu’on ne fait pas toujours ce qu’on veut.
J’ai appris à mes dépens qu’elle n’avait malheureusement pas tort et c’est d’autant plus vrai dans le monde du travail et celui de la recherche d’emploi.
Les raisons pour lesquelles tu pourrais avoir tendance à accepter un poste à reculons sont multiples et compréhensibles :
- Obligation de travailler pour vivre ou survivre.
- Peur de ne pas trouver mieux.
- Manque d’expérience ou de confiance en tes habiletés.
- Flatté d’être invité au sein d’une entreprise de grande envergure.
Vin ou vinaigre?
Dans l’idéal, ce type de poste devrait être la pirogue qui t’aide à traverser vers ta carrière de rêve.
Malheureusement, il arrive parfois que l’expérience tourne au vinaigre et transforme ton quotidien en un réel supplice dont la seule issue sera la rupture anticipée et douloureuse du contrat de travail.
Souhaitant t’épargner ce calvaire (que j’ai vécu), j’ai décidé de pousser un grand coup de gueule pour t’inviter à redoubler de vigilance face aux fameux postes d’entrée.
Tu es au bon endroit si tu souhaites savoir :
- Comment les reconnaître.
- Dans quel cas les accepter ou les refuser.
- Quelles stratégies mettre en place pour assurer ton ascension professionnelle en cas d’acceptation.
Qu’entend-on par « poste d’entrée »?
Ce poste d’entrée est une super belle opportunité qui vous permet de mettre un pied dans notre organisation. Si tout se passe bien, vous pourrez évoluer vers un poste X ou Y.
Ce scénario peut te sembler familier, car dans bien des cas, les employeurs appellent le chat par son nom sans tenter de le déguiser.
Un poste d’entrée peut être un emploi junior ou de niveau débutant.
Toutefois, le concept semble s’élargir à des catégories de travailleurs plus expérimentés, tels que :
- Les nouveaux arrivants appartenant à la catégorie des travailleurs qualifiés.
- Des adultes en reconversion professionnelle.
- Ceux dans l’urgence de trouver un travail pour subvenir à leurs besoins.
Il suffit de taper « poste d’entrée » ou « emploi niveau d’entrée » dans Google pour accéder aux offres d’emploi de cette catégorie.
Tu peux également consulter la liste des 15 postes d’entrée les plus convoités en 2018 par Indeed.
Comment savoir si c’est un poste d’entrée?
Il va falloir dresser tes antennes, questionner et apprendre à lire entre les lignes.
Voici autant de critères qui devraient te mettre la puce à l’oreille :
- La position hiérarchique du poste dans l’organisation
- Le niveau d’autonomie
- La rémunération
- Tes connaissances sont ni essentielles ni exploitées
- Il n’y a aucune perspective d’évolution digne de ce nom
La consultation de Glassdoor peut s’avérer utile, car tu y trouveras une évaluation et les commentaires des employés mentionnant leur fonction au sein de l’organisation.
Toutefois, je suggère d’y aller au cas par cas et de faire confiance à ton jugement.
Dans quel cas devrais-je refuser?
En matière de recherche d’emploi, nous devrions tous être exigeants comme un individu en quête de sa douce moitié.
S’agissant également d’une histoire de compatibilité et d’engagement quotidien que l’on souhaite durable, il serait bon d’établir une liste de critères non négociables…
D’après moi, il serait préférable de prendre ses jambes à son cou dans certains cas. Voici donc 5 raisons louables de refuser le poste d’entrée :
1. Tu n’apprécies pas ce travail
Quelle que soit la nature de notre mission, il y a forcément des tâches qu’on aime moins que d’autres. Cependant, pour que le quotidien reste plaisant, il faudrait que la grande majorité des responsabilités te procurent satisfaction.
Poste d’entrée ou pas, il est primordial de te poser les bonnes questions pour t’assurer du fait que tu supporteras cet environnement et le travail qui t’est confié.
Dans le doute, abstiens-toi !
2. Tes compétences ne sont pas exploitées
Rappelle-toi du coût de tes études et du temps passé à acquérir des connaissances par passion et dans le but de les mettre au service d’un futur employeur.
Quel est l’intérêt d’accepter un rôle au sein d’une entreprise qui n’en a nullement besoin alors que tu convoites un autre poste?
Si ton savoir-faire et tes acquis académiques ne sont ni nécessaires ni exploités dans ce poste d’entrée, je te suggère de laisser la place à une personne qui souhaite occuper cette chaise.
Dans ton cas, il serait plus judicieux de refuser cette expérience qui n’enrichit nullement ton parcours professionnel.
Je tiens cependant à apporter une certaine nuance dans le cas où cet emploi fait appel à plus de 50% de tes aptitudes.
3. Tu n’apprends rien et ne perçois aucune perspective d’évolution
Dans un cadre professionnel, l’épanouissement vient notamment de la capacité à relever des défis au quotidien, de l’apprentissage et l’acquisition de nouvelles compétences.
En plus de l’accès à la formation, avoir un plan de carrière et des perspectives d’évolution claires est d’autant plus important dans un poste d’entrée.
Par conséquent, si les tâches sont routinières et ne contribuent pas à ton développement, le jeu en vaut-il la chandelle?
4. La rémunération est nettement inférieure au marché
Un autre facteur à prendre en considération est la position hiérarchique dans l’organisation et le salaire.
L’argent ne fait pas le bonheur, certes, mais le niveau de rémunération nettement inférieur à ta valeur sur le marché.
De plus, si ce poste d’entrée inclut des tâches routinières à une cadence élevée avec peu de flexibilité horaire tu devrais commencer à sérieusement t’interroger.
5. Le taux de rotation est anormalement élevé
Être en mesure de garder ses ressources est un enjeu majeur pour une organisation.
Par conséquent, le taux de roulement peut être le reflet de la qualité de la politique des ressources humaines mise en oeuvre.
Dans le cas d’un poste d’entrée, il faudra porter une attention particulière au taux de rotation spécifique à ce rôle, mais aussi vérifier si les départs sont initiés par l’employé. Les conclusions à tirer seront différentes selon les scénarios.
Dans quels cas devrais-je accepter un poste d’entrée?
Si tu n’as pas les ressources financières te permettant de subvenir à tes besoins primaires, l’urgence de la situation peut te pousser à sauter sur la première opportunité alléchante.
Cependant, si tu as le luxe de prendre ton temps pour choisir la bonne opportunité, je t’invite à dresser tes antennes et mener une enquête de fond avant de signer.
Oui, dans certains cas, un poste d’entrée peut être un passage stratégique vers l’emploi de tes rêves.
C’est l’occasion de se démarquer, s’approprier une culture (pour ceux qui viennent d’ailleurs), bien connaître un secteur d’activité, une entreprise et maîtriser des processus.
Accepter le poste d’entrée pourrait être une excellente stratégie si tu te reconnais dans ces 5 critères de décision :
1. Il est en lien avec ton domaine d’expertise
Si le poste qui t’est proposé reste en lien avec ton domaine d’expertise et fait appel aux connaissances durement acquises dans le cadre de ta formation et aux compétences que tu as développées, l’aventure vaut la peine d’être tentée.
Imaginons que :
- Tu es arrivé au Québec il y a 6 mois.
- Dans ton pays d’origine, tu es titulaire d’une maitrise en finance.
- Tu as exercé la profession de comptable pendant 5 ans.
On te propose un poste d’entrée en tant que technicien comptable dans un cabinet comptable de renom à Montréal…
En attendant d’obtenir ta certification comptable, te permettant de te familiariser avec les normes du pays et de la province, ce type d’emploi pourrait être une excellente transition vers un poste de comptable.
2. Tes compétences sont mises à profit et développées
Compte tenu de la vitesse à laquelle notre société évolue, l’acquisition de nouvelles compétences est devenue primordiale pour tous les professionnels.
Par conséquent, un poste d’entrée efficace devrait te permettre de maintenir tes compétences en les exploitant au quotidien, mais aussi de te mettre à jour et te perfectionner pour exceller dans ta future mission.
3. Le plan d’évolution de carrière est écrit noir sur blanc
Si tu as exprimé de manière transparente ton souhait d’évoluer dès le départ, et que celui-ci a été approuvé, il est important d’avoir une discussion régulière et transparente avec ton supérieur hiérarchique immédiat à ce sujet.
Ton gestionnaire étant directement impliqué dans cette décision, il doit être informé de ton souhait de progresser.
Sachant que les paroles s’envolent, mais les écrits restent, un plan d’évolution de carrière détaillant les différentes étapes de ce processus doit être écrit noir sur blanc.
4. Les success stories des tes prédécesseurs sont démontrées voire documentées
Durant ton entrevue, je te recommande de faire preuve de transparence en ce qui concerne ton ambition professionnelle et ton souhait d’évoluer à court et moyen terme vers un poste correspondant davantage à ton profil.
Si l’employeur affirme que la promotion interne fait partie de ses pratiques, n’hésite pas à demander des exemples concrets de « success stories » de tes prédécesseurs.
On ne parle pas de cas isolés, l’échantillon doit être suffisamment représentatif pour que tu puisses y croire et plonger tête baissée.
Si l’efficacité de la promotion interne est documentée et connue de tous, rejoins sans hésiter ce club de veinards. À l’inverse, si « l’entrée » est encombrée d’individus qui stagnent, ta suspicion sera excusée.
5. L’environnement global contribue à ton bien-être
Demande-toi si tu es réellement enthousiaste à l’idée.
- Le secteur d’activité, l’entreprise, ta future équipe et les responsabilités qui te sont confiées te stimulent?
- Es-tu impatient de débuter et apporter ta pierre à l’édifice?
Si la réponse est affirmative, il y a de fortes chances pour que cette expérience contribue à ton bien-être général.
Accepte ce poste d’entrée sans tergiverser.
Comment évoluer par la suite?
Le savoir-être est un facteur clé de l’évolution de carrière trop souvent négligé.
Même lorsqu’on occupe un poste d’entrée, maintenir une attitude positive permet de se démarquer.
Dès le premier jour en poste, ne manque pas une occasion de démontrer ta valeur ajoutée et ta soif d’apprendre.
Pour ajouter de nouvelles cordes à ton arc, n’hésite pas à proposer ton aide sur des dossiers qui te sortent de ta zone de confort et se rapprochent davantage des responsabilités que tu vises.
Ton sens de l’initiative, ton audace et ton implication t’aideront à justifier une promotion. Comme le disait Steve Martin :
« Be so good that they can’t ignore you ».
Conclusion : l’intuition
Ayant désormais quelques pistes de réflexion et d’aide à la décision, en cas de doute, n’hésite pas à dresser une liste objective des avantages et des inconvénients sans négliger ton meilleur guide… ton intuition !