Je comprends ton stress! Expliquer nos pertes d’emplois ou nos démissions peut rapidement devenir la portion la plus difficile de l’entrevue!! Je n’ai pas l’ambition d’aider absolument tout le monde, mais je vais néanmoins tenter d’amorcer ta réflexion avec quelques exemples.
Dans cet article, tu saisiras les enjeux et les nuances selon les 10 situations dans lesquelles tu es susceptible de te retrouver. Réponds la bonne chose si…
Une mise à pied signifie que tu as perdu ton poste pour des raisons financières, une réorganisation ou une évolution technologique. Elle diffère du licenciement par son statut temporaire d’au plus 6 mois pendant lequel ton contrat est maintenu (source : CNESST).
En entrevue, il y a 2 éléments de réponse importants :
« Il y a eu une fusion et mon poste d’évaluateur est devenu un doublon, il fut aboli. L’ancienneté a été choisie comme critère pour déterminer les mises à pied.
Je suis en mise à pied temporaire le temps d’être replacé, mais je souhaite profiter de ce moment pour changer d’entreprise afin de faire un réel bond vers l’avant… »
Un licenciement s’explique pour des circonstances semblables à la mise à pied, sauf que la terminaison est définitive par la rupture du lien d’emploi. Il peut être individuel ou collectif.
En entrevue, tu auras à gérer les perceptions. Les entreprises en difficulté conservent normalement les joueurs « A » et laissent aller les « B » et les « C », d’où les doutes que l’employeur potentiel pourrait avoir à ton endroit. Voici 3 éléments de réponse cruciaux :
« J’ai décidé de réintégrer le même type de poste, car j’y ai prouvé que je pouvais faire une vraie différence dans la collection des recevables.
L’expérience avec mes 2 derniers employeurs n’a malheureusement pas mené au succès financier. Même si on était une centaine de personnes dans le même bateau, je l’ai pris assez dur, car j‘adorais ces compagnies…
Le terme « congédiement » s’appuie sur le concept de cause juste et suffisante. Ainsi, la terminaison de ton emploi aura été la raison de…
Autrement dit, on parle ici d’insubordination, d’incompétence ou d’un manquement grave. Bien sûr, c’est la raison de départ la plus difficile à présenter. L’épreuve est surmontable, mais elle demande beaucoup d’introspection afin de révéler les 3 éléments de réponse suivants :
« J’ai commis une erreur de calcul d’un plan d’investissement immobilier qui a coûté des sous à l’organisation. J’ai perdu mon emploi suite à cet épisode.
Un événement singulier certes, mais j’ai dû améliorer ma patience dans ce type de situation. C’est dans les difficultés qu’on se transforme comme individu et j’en suis la preuve. Dans mes emplois subséquents, j’ai d’ailleurs réussi à… »
Des erreurs mineures et répétées ne sont pas toujours du ressort de la discipline, elles sont parfois liées à la performance dans le rôle. As-tu perdu ton emploi parce que « Tu ne réponds pas aux exigences minimales du poste »? On s’y réfère comme un congédiement administratif.
Même s’il est perçu comme étant moins grave qu’un congédiement pour cause juste et suffisante, je comprends ton désarroi, pas évident à traiter! Voici 3 éléments de réponse :
« Nous avions intégré de nouveaux marchés, très distincts des anciens vu leur taille et leur spécialisation. Je n’ai pas su conserver mon niveau de performance habituel et on a mis fin à mon emploi dans les mois qui ont suivi, car je ne correspondais pas aux attentes du rôle.
J’avais pris la décision de tout faire pour réussir, sans comprendre au travers de mon entêtement que cette évolution ne correspondait pas à mes forces naturelles. Depuis, je sais avec lucidité que je suis fait pour les marchés locaux et généralistes… »
Voilà une raison de départ plus « normale » qui ne suscite pas autant d’interrogations que les autres de cette liste, car on s’attend d’un travailleur qu’il ait démissionné à quelques reprises.
Or, il y a des cas plus compliqués, comme des démissions nombreuses dont je traite au #9.
Également complexe, la démission « sans lendemain », c’est-à-dire devenir volontairement sans emploi. Aussi, la démission pour environnement toxique. Voici 2 éléments de réponse :
« J’ai démissionné car je vivais de l’abus psychologique. Même si j’aimais mes fonctions, j’ai dû quitter rapidement cet emploi pour préserver ma santé. Je vais beaucoup mieux depuis… »
« J’ai démissionné pour m’occuper de mon nouveau-né et prolongé mon arrêt pour ensuite prendre soin de la petite deuxième.
Les enfants étant à la garderie désormais, je désire effectuer un retour dans mon domaine.
Selon ce que j’ai constaté, vous aurez besoin d’une stratégie de communication bien établie pour gérer les changements à venir dans vos activités de… »
Il est fréquent d’être toujours à l’emploi lorsqu’on va passer une entrevue. Dans un monde idéal, on dit juste des choses positives sur notre employeur actuel et on flatte l’employeur potentiel dans le sens du poil! Et on dit qu’on « recherche une nouvelle opportunité »…
Le problème, c’est que c’est plate et peu révélateur. Je suis plus nuancé, n’aie pas peur de soulever un point que tu aimes moins, d’être transparent. Voici 2 éléments de réponses :
« En fait, je n’étais pas en recherche active. J’ai vu votre offre et elle m’a séduite.
Des occasions comme celles-là sont rares, je ne manquerai pas ma chance de travailler pour vous. Il y a longtemps maintenant que je suis vos réalisations de près dans l’univers de la mode.
Et si ça ne fonctionne pas, je compte poursuivre à l’emploi de ABC pour un moment encore, parce que je me reconnais encore dans leur mission… »
Toi seul peux comprendre le défi que cela représente de revenir dans le monde corporatif. De l’extérieur, les gens ont du mal à s’imaginer à quel point il est ardu de convaincre un employeur de nous donner notre chance après plusieurs années à notre compte.
J’aimerais aborder cet aspect dans toute la profondeur qu’il mérite, mais je dois me concentrer sur le thème de la raison de départ. Voici 3 éléments de réponses à l’entrevue :
« Notre cause était belle, mais on est venu à court de financement. De toute façon, la gestion d’employés n’est pas ma tasse de thé, je préfère travailler dans une équipe.
Ici, je serai enthousiaste de canaliser mon énergie vers le développement de votre produit pour de nombreuses années à venir. Je l’utilise moi-même et je suis fan! »
Quand on perd quelqu’un, quelque chose, une partie de nous… Ça fait mal. Je ne me souviens pas où j’ai appris ça (j’aimerais donner le crédit), mais on passe alors par 5 phases de deuil :
Les recruteurs voudront voir la version de toi qui est parvenue à la phase d’acceptation. Tu devras présenter l’étendue de ton enthousiasme pour ta transition de carrière. Même forcée, elle te motive. Voici 2 éléments de réponse pour présenter ton accident de travail en entrevue :
« J’ai entrepris une réorientation à la suite d’un accident de travail. Étonnement, je me suis découvert une réelle passion pour le soutien administratif!
J’ai effectué un bain linguistique de 6 mois en Ontario qui m’a permis d’augmenter mon niveau de bilinguisme et d’ouvrir mes horizons.
Je continue mon perfectionnement chez une OBNL de la région, je les aide bénévolement 1 à 2 fois par semaine à la réception… »
Cette raison de départ génèrera peu de questionnements. Si c’est la fin du contrat, c’est la fin. Voici néanmoins des éléments de réponse qu’il vaut la peine de souligner :
« Je ne suis pas resté longtemps à cet endroit, car il s’agissait d’un contrat. Le projet de recherche venait à échéance, mais j’ai eu l’occasion d’accomplir beaucoup en peu de temps, comme… »
Tu ne souhaites pas terminer le contrat auquel tu as pris part? Les recruteurs pourraient douter de ton esprit d’équipe! Dans un tel contexte, adapte ta réponse avec ces 3 éléments :
« Je suis sous-utilisé dans mon rôle, j’avais mal saisi la proportion d’opérationnel par rapport au stratégique.
Puisqu’il reste beaucoup de temps au projet, je veux rectifier le tir en annonçant mon départ avant les phases avancées de développement.
Je serai plus utile dans une équipe comme la vôtre, parce que… »
Voilà notre boss final, le Bowser des raisons de départ! Que faire quand on a plusieurs pertes d’emploi et démissions à expliquer à l’employeur potentiel pour rendre cela moins effrayant?
Le sujet étant plutôt complexe à aborder, j’ai tourné cette vidéo de 23 minutes (!) qui t’inspirera pour ton CV, ton entrevue et la suite de ta carrière :
« Je n’étais pas 100% heureuse dans le secteur de la santé, car les conditions de travail ne nous permettent pas d’offrir tous les soins et l’attention requise à chaque patient.
J’ai senti que je pouvais avoir un plus gros impact comme intervenante sociale et suite à mon stage, je suis maintenant convaincue que j’ai fait le bon choix… »
Même si ta raison de départ est peu glorieuse, ton narratif demeurera très court. Pourquoi?
Parce que quand on assume son parcours et qu’on sait qui on est, on n’a pas besoin de s’expliquer. Les gens confiants connaissent leur valeur et agissent comme tel.
Ton parcours m'intéresse! Captivé par les histoires professionnelles, je t'aide à raconter la tienne. Le marché va si vite en ce moment, on doit s'adapter, pivoter, se transformer. Si tu veux une nouvelle perspective sur ta carrière, contacte-moi pour en parler. Ex-recruteur, je produis des contenus numériques sur l'employabilité depuis 10 ans. On m'introduit souvent comme « le gars qui fait des CV ». Mes amis m'introduisent comme « le gars qui a parti un blogue et qui voyage depuis 10 ans ». J'ai à la fois visité 30 pays, maîtrisé 3 langues et accompagné +2 000 clients vers des emplois de qualité. C'est ma vocation. J'ai l'œil.
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