Le salaire a du mal a suivre le coût de la vie au Québec. Un bon montant de départ devient primordial, d’où l’importance de négocier son salaire.
« Quelles sont vos attentes salariales? »
Les recruteurs posent généralement cette question dès le premier entretien avec le candidat, au téléphone. Cela évite de perdre du temps dans les 2 camps. C’est ce que vous voulez en fait.
C’est maintenant
L’offre, si vous en recevez une, correspondra souvent à ce que vous répondrez ici.
Pourquoi vous devriez demander 5000$ de plus…
Les cas d’exception existent, n’empêche que le chercheur d’emploi typique vise habituellement à améliorer sa condition monétaire lors d’un mouvement de carrière. Je juge approprié, dans cette situation, Gonflez votre salaire de quelques milliers de dollars selon le niveau (par exemple 5000$ de plus pour un salaire dans les 50 000$/année):
- Dans le cas où ça ne fonctionne pas, le recruteur ne vous raccrochera pas la ligne au nez! Il ouvrira souvent la discussion sur l’information que vous recherchez de sa part, soit le maximum offert ou l’échelle salariale. Vous pouvez alors démontrer votre flexibilité à ce moment, le cas échéant, et obtenir l’offre la plus haute possible selon plusieurs facteurs, dont l’échelle salariale, le budget du service (« département »), l’équité interne/externe, etc.
- Les hausses salariales annuelles (promotions mises à part) sont rarement généreuses et une augmentation de 5000$, par exemple, peut s’échelonner sur une période de 3 ans ou plus. Certains doivent même quitter un emploi qu’ils apprécient pour la seule raison du salaire.
- Les autres conditions offertes vous sont inconnues à cette étape, telles que les vacances ou les assurances collectives. Un meilleur salaire viendra palier aux pertes éventuellement encourues, s’il y a lieu.
- Un message subtil est envoyé au recruteur que c’est ce que vous valez vraiment et certains d’entre eux pourraient même tracer un lien quelconque (…et douteux j’en conviens) entre votre salaire et votre valeur en termes de compétences.
- L’acceptation qui suit trop facilement dans ces négociations où on commence trop bas. Si facile, que l’on perd une énergie folle à se demander si l’on aurait pu avoir plus. Ne prenez pas ce risque. Commencez l’enchère plus haut.
Je répète, vous ne perdrez pas votre chance d’avoir l’entrevue et ce, si vous n’êtes pas trop gourmand bien sûr.
L’évitement
« Votre entreprise doit avoir des échelles salariales auxquelles je me conformerai selon la juste évaluation que j’ai vous ferez de mes compétences ».
Pas ce qu’il y a de mieux. J’ai vu des candidats éviter la question de toutes les manières et le recruteur lui reposer de toutes les manières. Par exemple :
« Quel salaire gagnez-vous actuellement? ».
En passant…
S’il y a quelque chose que vous devez garder pour vous, c’est le salaire qu’on vous verse actuellement ou que vous gagniez dans votre emploi précédent. Mettez plutôt l’emphase sur ce que vous voulez vraiment.
Mal vu?
- De ne pas vouloir répondre? Cela arrive fréquemment. Or, je conseille d’éviter tous les irritants possibles, aussi mineurs soient-ils. Vous ne savez pas, peut-être que le recruteur sur lequel vous allez tomber ne sera pas très complaisant.
- De reprendre la négociation au moment de l’offre? Vous auriez pu éviter cela. Toutefois, l’offre a été déposée, ils vous veulent vraiment. Pourquoi ne pas essayer de se rattraper pour un faux pas au début des échanges?
Les systèmes de recrutement
La situation est différente lorsque la question du salaire est posée par un système de recrutement. La discussion étant impossible, approchez la situation dans le sens inverse : ne prenez pas de risque et allez-y plus bas pour éviter d’être trié inutilement. Si vous pouvez vous abstenir, faites-le.
Sa valeur marchande
Ce texte prend en considération que vous connaissiez votre valeur marchande. Renseignez-vous. Nous y reviendrons dans un prochain article sur votre futur salaire.
Bonjour,
Les choses commencent enfin à changer depuis la publication de ce billet, dixit cet article de CBC: https://www.cbc.ca/news/business/pay-transparency-job-postings-youth-1.6435727
J’espère qu’on aura enfin de la complète transparence salariale de la part des employeurs dès le début du processus de recrutement. Vous écriviez (en 2012), que ce pourrait être considéré comme de l’évitement, voire mal vu, de ne pas répondre à la question. Mais comment fait-on quand on change de secteur d’activité, que c’est un domaine émergent et qu’il n’existe aucune statistique salariale sur le poste? Que fait-on quand le descriptif de poste est sommaire ou que même pendant l’entretien, le flou artistiquement est brillamment entretenu par le recruteur sur la durée de travail hebdomadaire ou que l’on se rend compte que les tâches n’ont rien à voir avec ce qui était indiqué dans l’annonce? Comment répond-on quand un tel recruteur a le toupet de vous demander: « quelles sont vos prétentions salariales? » Pardon, toute la donne vient de changer; quelle est l’échelle salariale que vous offrez pour ce poste? Et bien entendu, ils refusent de répondre.
Une expérience saugrenue qui m’a poussée à retirer ma candidature est la suivante: j’envoie une candidature spontanée à partir du continent A où je réside, chez une entreprise du continent B. Je passe un entretien téléphonique à la qualité audio douteuse, où l’on me pose X questions sur mon parcours puis la personne m’indique tout de go, qu’elle avait en tête un poste dans un domaine différent de celui que je connais où je pourrais faire un transfert de compétences, que le poste n’est en télétravail que pour les résidents du continent B et que je devrais déménager. OK, pas de souci sauf qu’elle enchaîne avec un « quelles sont vos prétentions salariales? » EUh, j’avais bien entendu fait mes devoirs: j’ai fait des recherches et je sais combien paie en moyenne un poste similaire à ce que je faisais, y compris en tenant compte du coût de la vie exhorbitant de la ville où se trouve l’entreprise. Mais en 5 minutes, tu viens de me parler vaguement d’un poste dans un domaine différent, tu m’indiques que je devrais faire un déménagement international dans l’une des villes les plus chères au monde, ta devise est plus forte que celle de l’endroit où je vis, et tu me demandes mes prétentions salariales? Je lui ai répondu en toute sincérité que j’avais besoin de faire des recherches car la donne venait de changer. La personne a réagi avec impatience et insistance pour connaître mes prétentions et j’ai dû lui dire fermement que je n’étais pas en train de jouer des « mind games », mais que je ne pouvais pas lui fournir une réponse comme ça de manière irréfléchie.
Chaque fois qu’un recruteur agit de la sorte, je me désengage réellement ou psychologiquement du processus de recrutement. Pourquoi? Car c’est bien beau d’exiger de la loyauté de la part de l’employé, mais c’est encore mieux quand la personne à qui on doit témoigner de la loyauté, est honnête. De mon point de vue, tout recruteur ou gestionnaire qui prend mal le fait qu’un candidat ne puisse pas lui fournir des prétentions salariales, fait de la projection de sa propre malhonnêteté.