L’entrevue téléphonique est une étape parfois difficile à franchir pour un candidat potentiel : la quantité de candidats devant être « éliminés » suite au tri de CV est de l’ordre d’environ 50% (dans un processus standard). Découvrons ensemble ce que les recruteurs tenteront de valider au téléphone auprès de vous.
Une majorité flushée drette-là!
Je ne pourrais être plus d’accord avec ce que vous pensez : les recruteurs disposent de trop peu d’informations à cette étape du processus pour prendre une décision 100% éclairée (sauf dans les cas évidents).
Si le gestionnaire d’embauche nous demande d’écarter la moitié des candidats, nous exécutons, tels de bons employés.
S’il ne nous donne pas de barèmes, nous éliminerons tout de même la moitié des candidats, car nous ne voulons pas prendre trop de son temps et je ne veux pas perdre le mien (sans vouloir me donner plus d’importance qu’il ne le faut!).
Aujourd’hui, nous ne critiquerons pas la valeur scientifique du processus, nous essaierons simplement de mieux le comprendre afin de vous équiper convenablement.
1- Salaire actuel + désiré
Le salaire actuel/désiré est demandé à tout coup lors d’une entrevue téléphonique. J’ai écrit un article sur la négociation du salaire en 2012 et je n’aurais rien à modifier des stratégies proposées. En quelques mots, prenez la chance de démarrer un peu plus haut (sans exagérer!) et analysez la réaction : réajustez si possible. Il y a un risque à procéder de la sorte, mais j’ai toujours cru que le vrai risque pendant la négociation de salaire, c’était de la jouer de façon trop conservatrice et de regretter par la suite.
Certes, vous ne pouvez pas mentir quant au salaire que vous gagnez actuellement, mais vous rencontrerez parfois des recruteurs qui ne vous demanderont que le salaire désiré (OUF!!). Les autres fois, celles où il demandera le salaire actuel (OHHH NON!!), les recruteurs auront le réflexe de mesurer la hausse que cela représente (salaire exigé vs. salaire actuel).
Pour vous donner une petite idée, voici des échelles d’augmentation :
- 12-15% = Une demande qui paraitra souvent exagérée
- 8-10% = C’est beaucoup demander, mais cela demeure jouable : essayez-vous!
- 5% = La moyenne, une requête tout à fait raisonnable lors d’un changement de poste
Évidemment, vous aurez plus de pouvoir de négociation si vous êtes toujours en emploi, l’écart voulu entre votre salaire actuel et désiré sera facilement justifiable. La volonté à changer de poste vous octroie une certaine légitimité (voir #3), celle d’indiquer que les conditions monétaires et/ou non-monétaires sont un facteur décisionnel prioritaire. Sans emploi, le pouvoir de négociation penche un peu plus du côté de l’employeur potentiel, sauf…
Sauf dans le cas où vous êtes recommandé!!! La réputation du candidat pèse extrêmement lourd dans la balance de notre côté dans cette situation bien précise.
Parfois, vous voudrez amoindrir votre salaire ainsi que vos responsabilités. Vous les avez déjà au téléphone : c’est génial, car vous avez la chance de les convaincre que vous n’êtes par surqualifié et que c’est ce type d’emploi que vous recherchez réellement. Vous enchaînerez sur ce que vous voyez en matière d’enrichissement personnel dans le poste en question. Parce que les gens de RH adorent les histoires d’enrichissement personnel! :)
2- Niveau d’anglais
Un incontournable en entrevue téléphonique, l’anglais, à moins que le poste ne l’exige pas bien entendu.
Les intervieweurs vous jugeront sur une échelle de 1 à 5 ou 1 à 10. Bon courage!
Pour vous préparer, nous avons demandé à Isabelle Godefroy de vous donner de bons trucs en anglais. Consultez ses articles et vous verrez qu’il est facile de faire bonne impression en anglais grâce aux astuces qu’elle donne.
3- Raison d’avoir postulé/de vouloir changer d’emploi
Une réponse intéressante si vous êtes toujours en emploi et si vous avez postulé sur l’offre :
« Je n’étais pas en recherche d’emploi présentement, mais quand j’ai vu votre offre d’emploi, je n’ai pas pu m’empêcher de mettre mon CV à jour et de vous l’envoyer tellement je veux travailler chez vous! »
Vous évitez alors d’entrer dans les détails de votre insatisfaction.
Les recruteurs les plus expérimentés gratteront davantage pour trouver la bibitte. Leur insistance à découvrir votre vraie motivation intérieure vous placera parfois sur la défensive ou contribuera à augmenter considérablement votre niveau de stress : soyez prêts!
Pour les recruteurs, c’est primordial de conclure l’appel en ayant cette information en main, c’est sans doute ce qui compte le plus en fait. Certains vous demanderont même directement ce qui vous insatisfait chez votre employeur. Vous voudrez appuyer votre première réponse de façon intelligente. C’est là que votre connaissance de l’entreprise va vous sauver.
« En consultant votre rapport annuel, j’ai constaté que vous aviez investi massivement dans des nouveaux projets de (…). Puisque je n’ai pas la chance de joindre des projets d’une telle envergure dans mon emploi actuel, je perçois ce rôle comme une occasion d’avancement considérable. »
Voilà, ça devrait le faire!
N’oubliez pas, vous devrez donc vous renseigner sur l’entreprise et ce, en remettant simplement l’appel à plus tard dans la journée pour vous laisser le temps de la faire (lire l’article « Le réflexe à prendre avant une entrevue téléphonique »).
Puis, en cas de doute sur ce quoi répondre ici, découvre d’autres exemples de réponses ci-dessous :
4- Disponibilités
Rien de trop compliqué ici, n’est-ce pas? Je suis sûr que vous allez gérer ça avec brio.
Vous verrez, ils vous demanderont vos disponibilités à deux ou trois reprises dans un même processus : une fois en entrevue téléphonique par les RH, une autre fois en première entrevue par le gestionnaire et une dernière fois en deuxième entrevue par le vice-président! Sans compter que vous aurez déjà indiqué cette information dans le système de gestion de candidatures!
À ce moment-là, vous constaterez à quel point les gens ne se parlent pas en entreprise! :)
Dans la plupart des cas, ils se montreront très ouverts à attendre les fameuses deux semaines de préavis avant de vous accueillir chez eux. Dans d’autres occasions, vous ressentirez leur empressement et devrez vous montrer plus flexible. Il y a une multitudes de facteurs à considérer ici et ce sujet mérite un article pour lui tout seul. À venir…
5- Tête sur les épaules
Le dernier élément et non le moindre : le recruteur cherchera à valider si vous avez un minimum de tête sur les épaules! Autrement dit, il se fera une idée de votre personnalité et sa décision sera basée sur sa subjectivité : soit il vous aime, soit il ne vous aime pas, soit il en préfère un(e) autre.
Votre intervieweur sera sans doute la personne des ressources humaines, à condition que la boîte soit suffisamment grosse pour avoir un service RH. En théorie, il ne devrait pas trop entrer dans les compétences techniques requises pour le poste. Je vous dirais même qu’il ne devrait pas entamer le survol de votre parcours avant l’autre entrevue (celle en personne).
Ça peut arriver que la personne des RH le fasse au téléphone, mais c’est rare. Certains candidats sont trop loquaces et on ne peut pas se permettre de faire des entrevues téléphoniques de 30 minutes. Notre objectif est de boucler la boucle en 10 à 15 minutes.
Puis, au suivant!
Est-ce que ca existe une « blacklist » de gens Persona non grata dans une entreprise? (Soyez sincère)
Merci
Bonjour Mélissa,
On est toujours sincère et 100% transparent sur ce blogue ;)
La liste est souvent officieuse/politique/de l’essor du réseautage et de la réputation d’un individu.
Lorsqu’officielle, elle prendra la forme d’un petit drapeau rouge à côté du nom dans le système de gestion de candidatures.
Par prudence, les détails ne sont généralement pas divulgués dans un dossier de candidature, parce qu’un candidat potentiel peut demande à avoir accès aux informations le concernant et ce, en tout temps.
J’ai déjà eu une entrevue téléphonique si peu motivante que c’est moi qui a refusé de les rencontrer après l’appel.
La dame ne m’a fait qu’énumérer mon CV. Pas de questions sur mes intérêts ou sur ce qui me motivait à appliquer.
Je crois qu’un employeur doit aussi se vendre dans une entrevue. Ce n’est pas à sens unique.
En effet! La vente devrait aller dans les deux sens! Merci Gabrielle!!
Bonjour Matthieu.
En regardant ton CV sur ta page Linkedin, je vois que tu as arrêté de travailler chez CIMA+ en aout 2014 et que depuis ce temps là tu as juste L’oeil du Recruteur comme travail, est-ce si payant que ca ton site web?
Si non, pourquoi as-tu arrêté de travailler chez CIMA+ ?
Je vois aussi que tu as travaillé que 5 mois chez Ubisoft et 1 an chez Drakkar, tu changes souvent de travail ce qui suppose de l’instabilité chez le travailleur, la question est pourquoi ce changement de travail si court dans plusieurs compagnies?
(Je fais mon RH qui cherche des bébittes) ;-)
Bonjour Karine,
Merci de t’intéresser à mon parcours :)
J’ai démissionné d’un emploi qui me rendait heureux en septembre 2014 pour réaliser mon rêve et devenir encore plus heureux! http://www.espresso-jobs.com/blogue/oeil-du-recruteur/2015/05/05/travailler-et-voyager-autour-du-monde-les-22-realites-dun-digital-nomad/
L’Oeil du Recruteur est devenu mon occupation à temps plein. Le modèle d’affaires fonctionne : rédaction et pubs. Je collabore à des mandats de chasse de tête pour des agences partenaires lorsque je suis au Québec et une quantité X de projets en développement. Je me déplace régulièrement en région pour évaluer le marché et cibler des employeurs actifs. Une liberté de déplacement qui me manquait cruellement dans l’exercice de mes fonctions.
En tant qu’employé, je suis un solide « jumper »! Ça me prend autour de deux ans pour étouffer dans un milieu corporatif haha! Qu’est-ce que tu veux, je suis comme ça! Comme tout le monde, j’ai eu mon lot de succès, de chance, de malchance et de médiocrité par moment.
Par exemple, mon passage chez Ubisoft a été désastreux! Se casser la gueule pendant son stage, je pense que j’ai quasiment vu ça comme le but de l’exercice! Mon contrat de stagiaire a été prolongé d’un mois mais ohh combien j’aurais aimé resté là pour longtemps!! En sortant de l’université malheureusement, j’avais tous les défauts : cocky, instable, immature et aucun sens politique (alors que je croyais que c’était ma plus grande force). Mais si on regarde le résultat aujourd’hui, j’ose croire que j’ai retiré le mieux de l’expérience, même si je combats encore l’égo sur une base quotidienne ;)
En 2006, je me suis inscrit au baccalauréat en ressources humaines pour un jour fonder une deuxième entreprise (suite à « Qualité Étudiants »). Alors, si j’étais devant toi en entrevue aujourd’hui Karine, je te déconseillerais fortement de m’embaucher pour un poste permanent : je vais quitter sous peu! Par contre, tu auras certainement trouvé un consultant aguerri, stratégique et pertinent pouvant t’accompagner pour les 30 prochaines années dans tes efforts de recrutement.
À bientôt j’espère!
Merci Matthieu, je confirme ton texte!
Merci Mirian! Au plaisir de vous rencontrer dans un événement de recrutement un de ces jours :)
Bonjour monsieur Degenève , puis-je vous contacter par Facebook pour vous présenter un projet fort intéressant , car j’aurais besoin de vos valeureux conseils pour m’aider à prospérer merci à vous et aux plaisir de ce rencontrer sous-peu !